Cest l'étude du rapport entre les mots et le "réel" (les représentations du réel en fait). La pragmatique : C'est le rapport entre la langue et ceux qui la parlent. On pourrait dire qu'elle s'intéresse aux conséquences des énoncés en plus de leur contenu. Elle étudie particuliÚrement la parole sous l'angle des intentions et des effets dans le cadre de la
Disciplines Langage oral et Ă©crit, Etude de la langue, Culture littĂ©raire et artistique et Enseignement moral et civique Niveaux 3Ăšme. Auteur M. CARPIER Objectif - Revoir la versification. - S'entraĂźner Ă  la lecture analytique. - Comprendre les mĂ©canismes de l'engagement. - Lire et comprendre des poĂšmes et des chansons. - Étudier des figures de style et procĂ©dĂ©s poĂ©tiques. Relation avec les programmes Cycle 4 - Programme 2016 Lire un texte Ă  haute voix de maniĂšre claire et intelligible ; dire de mĂ©moire un texte littĂ©raire ; s'engager dans un jeu les ressources de la voix, de la respiration, du regard, de la des techniques multimodales textes, sons et images.Utiliser l'Ă©crit pour rĂ©flĂ©chir, se crĂ©er des outils de rĂ©ponse Ă  une consigne d'Ă©criture, produire un Ă©crit d'invention s'inscrivant dans un genre littĂ©raire du programme, en s'assurant de sa cohĂ©rence et en respectant les principales normes de la langue par Ă©crit et sur des supports variĂ©s papier, numĂ©rique un sentiment, un point de vue, un jugement argumentĂ© en tenant compte du destinataire et en respectant les principales normes de la langue la sensibilitĂ© Ă  la beautĂ© des textes poĂ©tiques et s'interroger sur le rapport au monde qu'ils invitent le lecteur Ă  Ă©prouver par l'expĂ©rience de leur sur les notions d'engagement et de rĂ©sistance, et sur le rapport Ă  l'histoire qui caractĂ©rise les Ɠuvres et textes le sens et l'importance de l'engagement individuel ou collectif des citoyens dans une le lien entre l'engagement et la responsabilitĂ©. - En quoi la poĂ©sie permet-elle de dĂ©noncer ? - SĂ©quence de 3e dĂ©diĂ©e Ă  l'Ă©tude de poĂšmes engagĂ©s. - Projet final rĂ©daction et mise en voix d'un poĂšme engagĂ©. - ThĂ©matiques "Visions poĂ©tiques du monde / DĂ©noncer les travers de la sociĂ©tĂ©". DĂ©roulement des sĂ©ances SĂ©ance 1 A mon frĂšre blanc, de LĂ©opold Sedar Senghor - Langage oral et Ă©crit, 55 minSĂ©ance 2 Les thĂ©matiques liĂ©es Ă  l'engagement - Enseignement moral et civique, 55 minSĂ©ance 3 Je trahirai demain, de Marianne Cohn - Langage oral et Ă©crit, 55 minSĂ©ance 4 Vous qui savez, de Charlotte Delbo - Langage oral et Ă©crit, 55 minSĂ©ance 5 MĂ©lancholia, de Victor Hugo - Langage oral et Ă©crit, 110 min 1 A mon frĂšre blanc, de LĂ©opold Sedar Senghor DerniĂšre mise Ă  jour le 08 aoĂ»t 2018 Discipline / domaine Langage oral et Ă©crit Objectif - Lire et comprendre un poĂšme. - RĂ©diger le bilan d'une lecture analytique. - Se sensibiliser au racisme et Ă  la nĂ©gritude. - RepĂ©rer des procĂ©dĂ©s et des figures de style. - Observer et commenter la forme d'un poĂšme. DurĂ©e 55 minutes 3 phases MatĂ©riel - Cahier / classeur - Trousse remplie Informations thĂ©oriques Le mot NĂ©gritude » est un nĂ©ologisme employĂ© pour la premiĂšre fois par AimĂ© CĂ©saire dans son Cahier d’un retour au pays natal », paru en 1939. Une des dĂ©finitions qu’il en donne est La simple reconnaissance du fait d’ĂȘtre noir et l’acceptation de ce fait, de notre destin de noir, de notre histoire et de notre culture. » Remarques Support "A mon frĂšre blanc", poĂšme de LĂ©opold Sedar Senghor. 1. ActivitĂ© 1 Lecture individuelle du poĂšme et travail de repĂ©rage 25 min. recherche Sur votre feuille d’activitĂ©s, faites toutes les remarques et observations nĂ©cessaires sur la prĂ©sentation de ce texte et ses caractĂ©ristiques poĂšme, vers, strophes, syllabes, ponctuation, rimes, jeux de mots etc..Correction et mise en commun en cours dialoguĂ© PoĂšme d'une seule strophe, composĂ©e de 16 vers au total, pas de rimes particuliĂšres, pas de type de vers "Cher frĂšre blanc" qui fait penser au genre Ă©pistolaire, Ă  une lettre qui constituerait un appel Ă  la filĂ©e tout au long du poĂšme, qui fait penser Ă  une chanson ou une comptine que l'on lexical des couleurs dans la totalitĂ© du poĂšme, et toujours en fin de continuel du temps reprĂ©sentĂ© par l'emploi du passĂ© composĂ©, du prĂ©sent et du le mĂȘme systĂšme de ponctuation virgule prĂ©sente Ă  la cĂ©sure du vers, et point Ă  la entre le "je" reprĂ©sentant le poĂšte et l'homme de couleur, et le "tu" reprĂ©sentant l'homme dans le poĂšme Ă  partir du vers 7 "Tandis que toi, homme blanc".Chute du poĂšme reprĂ©sentĂ©e par une question rhĂ©torique qui n'appelle Ă  aucune contre-rĂ©ponse. 2. ActivitĂ© 2 Questions 20 min. recherche ActivitĂ© 2 RĂ©pondez aux questions peut-on dire sur la situation d’énonciation de ce poĂšme ?Quel est la thĂ©matique, le propos voire le message de ce poĂšme ?Quels procĂ©dĂ©s littĂ©raires ou figures de style contient ce poĂšme ?Ce poĂšme contient-il des champs lexicaux ? Si oui, lesquels ?Correction et mise en commun en cours dialoguĂ© Dans ce poĂšme, le poĂšte s'adresse Ă  "tu", qui dĂ©signe "l'homme blanc". Le moment de l'Ă©criture est le prĂ©sent puisque c'est le temps verbal qu'on retrouve Ă  la toute fin du thĂ©matique de ce poĂšme est la nĂ©gritude, ou encore le racisme. Mais son message est avant tout la poĂšme contient une anaphore qu'on retrouve quasiment du dĂ©but Ă  la fin "Quand [...] j'Ă©tais [...]". On retrouve aussi une question rhĂ©torique dans le dernier poĂšme contient deux champs lexicaux majeurs celui des couleurs et celui des Ăąges de la vie humaine. 3. ActivitĂ© 3 Bilan de la sĂ©ance 10 min. mise en commun / institutionnalisation RĂ©digez un court paragraphe de conclusion sur ce Senghor, la nĂ©gritude militante consiste Ă  assumer un passĂ©, Ă  le faire renaĂźtre et Ă  l’actualiser afin que les "nĂšgres" apportent leur contribution Ă  la civilisation de l’universel ». Pour lui La nĂ©gritude est le patrimoine culturel, les valeurs et surtout l’esprit de la civilisation nĂ©gro- Africaine ». Dans ce poĂšme, il joue sur les mots et retourne les arguments de l'homme blanc raciste envers les hommes dits "de couleur". 2 Les thĂ©matiques liĂ©es Ă  l'engagement DerniĂšre mise Ă  jour le 10 aoĂ»t 2018 Discipline / domaine Enseignement moral et civique Objectif - DĂ©finir les termes "valeurs" et "rĂ©volte". - Lire et comprendre des images mobiles. - Comprendre le rapport entre ces deux mots. DurĂ©e 55 minutes 3 phases MatĂ©riel - Cahier / classeur - Trousse remplie Remarques Supports VidĂ©os de la chaĂźne "Et tout le monde s'en fout". - VidĂ©o 1 "Les Valeurs" - VidĂ©o 2 "La RĂ©volte" 1. ActivitĂ© 1 Visionnage des vidĂ©os et prise de note des Ă©lĂšves 30 min. recherche Soyez attentifve pendant le visionnage des deux extraits vidĂ©os. Prenez bien en note les informations qui vous semblent les plus importantes dans chaque vidĂ©o, car on vous posera peut-ĂȘtre quelques questions ensuite
Mise en commun en cours dialoguĂ© "Et tout le monde s'en fout Les Valeurs" Les valeurs sont Ă©volutives, c'est-Ă -dire qu'elles peuvent changer avec le temps. Elles font partie intĂ©grantes de l'identitĂ© d'une personne. De ce fait, chaque individu possĂšde ses propres valeurs, qui peuvent ĂȘtre diffĂ©rentes de celles des autres. Il est essentiel de choisir soi-mĂȘme les valeurs que l'on souhaite dĂ©fendre et qui correspondent le plus Ă  notre personnalitĂ©. Attention cependant Ă  ne pas imposer ses valeurs aux autres et Ă  confondre "valeur" et "croyance". Une "valeur" est une chose en laquelle on croit, tandis qu'une "croyance" correspond Ă  des rĂšgles et des choix que l'on met en place pour dĂ©fendre et respecter nos valeurs. Le psychologue Shalom Schwartz a fait le tour du monde pour identifier et lister les valeurs universelles, c'est-Ă -dire celles que quasiment toutes les civilisations et cultures ont en commun."Et tout le monde s'en fout La RĂ©volte" La rĂ©volte dĂ©signe le refus de l'oppression. Le mot vient du latin "revolutio", qui signifie "le retour". Toute rĂ©volution mĂšne gĂ©nĂ©ralement Ă  un "retour" Ă  des rĂšgles passĂ©es. Il est prouvĂ© que les rĂ©voltes non violentes ont obtenu plus de succĂšs que les rĂ©voltes violentes. La rĂ©volte dĂ©signe un sentiment de rĂ©bellion gĂ©nĂ©ralisĂ©, qui mĂšne gĂ©nĂ©ralement Ă  ce qu'on appelle la "rĂ©volution". Le Banquet des AffamĂ©s est une oeuvre de Didier Daeninckx qui raconte les exploits d'un hĂ©ros, Maxime Lisbonne 1839-1905, formidable agitateur qui se relĂšve toujours. 2. ActivitĂ© 2 Liste des causes pour lesquelles l'ĂȘtre humain s'engage 15 min. recherche Faites la liste de toutes les autres causes pour lesquelles les gens, artistes, poĂštes et poĂ©tesses, Ă©crivaines, dramaturges, chanteurseuses, acteurs et actrices ou militantes peuvent s’engager. Trouvez-en un en commun en cours dialoguĂ© IncivilitĂ©RacismeInjusticeSexismeInĂ©galitĂ©ViolencePolitiquePauvretĂ©InsĂ©curitĂ©MisogynieIntolĂ©ranceProstitutionXĂ©nophobieHarcĂšlementHomophobieAntisĂ©mitismeDiscriminationAbus de pouvoir 3. ActivitĂ© 3 Bilan de la sĂ©ance 10 min. mise en commun / institutionnalisation Recopiez en rouge le bilan de la est une dĂ©cision volontaire de participation Ă  un projet, Ă  une action, ou autre, s’inscrivant dans le temps. L’engagement peut se faire Ă  travers un projet personnel ou collectif. Mais il se dĂ©veloppe en littĂ©rature Ă  partir des annĂ©es 1930, et connaĂźtra un peu plus tard un fort engouement grĂące Ă  des Ă©crivains et Ă©crivaines qui le promeuvent tels que Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. 3 Je trahirai demain, de Marianne Cohn DerniĂšre mise Ă  jour le 10 aoĂ»t 2018 Discipline / domaine Langage oral et Ă©crit Objectif - Pratiquer le repĂ©rage sur texte. - Comprendre l'implicite d'un texte. - DĂ©gager les axes de lecture d'un texte. - RepĂ©rer et analyser des figures de style. - RepĂ©rer et analyser des procĂ©dĂ©s stylistiques. DurĂ©e 55 minutes 4 phases MatĂ©riel - Cahier / classeur - Trousse remplie Remarques Support "Je trahirai demain", poĂšme de Marianne Cohn 1943. 1. ActivitĂ© 1 Lecture individuelle du poĂšme et premiĂšres impressions 25 min. recherche Lisez attentivement le poĂšme ci-dessous et rĂ©digez vos premiĂšres impressions. Pour rappel, les premiĂšres impressions correspondent aux Ă©motions et sentiments que suscitent le texte, aux hypothĂšses de lecture, Ă  ce que vous imaginez en lisant ce en commun en cours dialoguĂ© Un poĂšme poĂšme de la mort Ă  venir de la poĂ©tesse suicide.PoĂ©tesse prisonniĂšre, loin de chez elle, seule, du futur, temps de la certitude, qui reprĂ©sente la qui s'adresse parfois Ă  ses tortionnaires, acte lorsque la poĂ©tesse parle de "trahir la vie" = se de la nĂ©gation, qui montre la dĂ©termination de la rĂ©sistante, et sa entre "aujourd'hui" et "demain" dans le poĂšme souligne le sacrifice de la de l'impĂ©ratif envers ses tortionnaires, qui reprĂ©sente presque un appel Ă  la d'une antithĂšse aux vers 4 et 5 Vous ne savez pas le bout de mon courage. Moi je sais. »PoĂ©tesse qui choisit le suicide plutĂŽt que la trahison envers son pays, sa patrie, sa famille et ses du sens du mot trahison » tout au long du poĂšme, ce qui montre la force de caractĂšre de la de la synecdoqueou mĂ©tonymie les bourreaux sont dĂ©signĂ©s par les parties de leur corps ou leurs vĂȘtements. 2. ActivitĂ© 2 Travail de repĂ©rage 20 min. entraĂźnement Commencez votre travail de repĂ©rage. Utilisez des codes couleurs, indique la lĂ©gende Ă  droite du texte, et n’hĂ©sitez pas Ă  l’annoter c’est-Ă -dire Ă©crire des petites notes sur les cĂŽtĂ©s. 3. ActivitĂ© 3 Travail Ă  faire Ă  la maison pour le cours suivant 0 min. recherche Pour le prochain cours, renseignez-vous et rĂ©digez un petit paragraphe qui prĂ©sente en quelques mots la vie de Marianne Cohn."Marianne Cohn est une rĂ©sistante1 allemande, nĂ©e le 17 septembre 1922 Ă  Mannheim et morte assassinĂ©e le 8 juillet 1944 en Haute-Savoie." Source WikipĂ©dia "DĂšs 1941, la jeune Marianne entre en rĂ©sistance puis participe Ă  la construction du MJS mouvement de la jeunesse sioniste. Puis, sous le pseudonyme de Colin, elle a pour tĂąche de faire passer des enfants juifs vers la Suisse. ArrĂȘtĂ©e en 1943, elle est relĂąchĂ©e au bout de trois mois. C’est de cette pĂ©riode que l’on date – sans en ĂȘtre absolument sĂ»r – la composition du poĂšme Je trahirai demain". Source Philo Français 4. ActivitĂ© 4 Bilan de la sĂ©ance 10 min. mise en commun / institutionnalisation Recopiez en rouge le bilan de la sĂ©ance dans le tableau ci-dessous. Je trahirai demain » est l’un des textes poĂ©tiques les plus reconnus de la Seconde Guerre mondiale. Les circonstances de son Ă©criture sont tragiques et un certain mystĂšre plane sur son auteure effective. NĂ©anmoins, il Ă©voque des Ă©vĂ©nements graves ne pouvant que toucher les consciences contemporaines. Pourtant ce succĂšs, il le doit surtout Ă  la force d’une Ă©criture que l’on peut qualifier de poĂ©tique », c’est-Ă -dire de crĂ©atrice ». 4 Vous qui savez, de Charlotte Delbo DerniĂšre mise Ă  jour le 10 aoĂ»t 2018 Discipline / domaine Langage oral et Ă©crit Objectif - ComplĂ©ter un tableau analytique. - RepĂ©rer / citer des procĂ©dĂ©s littĂ©raires. - Analyser / interprĂ©ter des procĂ©dĂ©s littĂ©raires. DurĂ©e 55 minutes 2 phases MatĂ©riel - Cahier / classeur - Trousse remplie Remarques Support Vous qui savez », poĂšme de Charlotte Delbo, issu du recueil "Auschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne reviendra", Éditions de Minuit 1970. 1. ActivitĂ© 1 Lecture individuelle du poĂšme et analyse 45 min. recherche Lisez en silence le poĂšme de Charlotte Delbo, puis complĂ©tez le tableau d’analyse et mise en commun en cours dialoguĂ© PROCEDES LITTERAIRESPASSAGES DU TEXTEANALYSE / INTERPRETATIONAdresse"Vous qui savez" d'interpeler les lecteurs, de les inclure et de faire en sorte qu'ils se sentent concernĂ©sAntithĂšse"[...] que la faim fait briller les yeux / que la soif les ternit" - 3Illustre la souffrance physique des prisonniers des camps, qui passent d'un extrĂȘme Ă  l' du "Ô" lyrique"Ô vous qui savez" v.ProcĂ©dĂ© emphatique, met en avant les Ă©motions fortes de la vous qui savez / saviez-vous [...]" tout au long du poĂšmeOffre au poĂšme un rythme et une musicalitĂ© qui l'apparentent Ă  une chanson / le matin on veut mourir / que le soir on a peur" - 9Montre que les dĂ©portĂ©s retrouvent espoir chaque matin, et le perdent chaque soir aprĂšs leur jour est plus qu’une annĂ©e / une minute plus qu’une vie" - 12Souligne la perte de la notion du temps lorsqu'on est dans les camps. Chaque minute de survie pierres du chemin ne pleurent pas" pierres du chemin" dĂ©signent le trajet qui mĂšne les dĂ©portĂ©s vers les camps, elles sont associĂ©es au verbe pleurer, qui est une action toute la derniĂšre stropheFinalement, toutes ces antithĂšses sont destinĂ©es Ă  dĂ©noncer l'opposi-tion entre le quotidien insoutenable des dĂ©portĂ©s, et le quotidien tran-quille de ceux qui n'ont pas avec les temps verbaux"Le saviez-vous / vous qui savez." - 24L'imparfait sert Ă  former une phrase interrogative destinĂ©e Ă  sous-enten-dre que les lecteurs ne pouvaient pas "savoir" ce que subissaient rĂ©el-lement les dĂ©portĂ©s, vu qu'ils ne l'ont pas vĂ©cu. Quant au prĂ©sent, il rap-pelle que les lecteurs "savent" que toute cette horreur a bien eu lieu. 2. ActivitĂ© 2 Bilan de la sĂ©ance 10 min. mise en commun / institutionnalisation Recopiez en rouge le bilan de la Delbo a 33 ans lorsqu'elle Ă©crit ces vers, en 1946. Elle est hospitalisĂ©e pour soigner un corps meurtri par la dĂ©portation, un cƓur abĂźmĂ© et une Ăąme mal en point. AprĂšs la lutte contre l’occupant nazi dans la rĂ©sistance française, l’emprisonnement, la dĂ©portation Ă  Auschwitz-Birkenau, la libĂ©ration, elle s’est Ă©croulĂ©e. Elle est vaincue par toutes ces morts dont elle n’a pu faire le deuil. Alors, pour repousser les ombres, elle Ă©crit. Elle Ă©crit comme on pleure, en mĂ©moire des disparus. 5 MĂ©lancholia, de Victor Hugo DerniĂšre mise Ă  jour le 11 aoĂ»t 2018 Discipline / domaine Langage oral et Ă©crit Objectif - Pratiquer la lecture analytique. - Enrichir son vocabulaire personnel. - RepĂ©rer et analyser des figures de style. - RepĂ©rer et analyser des procĂ©dĂ©s stylistiques. DurĂ©e 110 minutes 4 phases MatĂ©riel - Cahier / classeur - Trousse remplie Remarques Support MĂ©lancholia », poĂšme de Victor Hugo issu du recueil intitulĂ© "Les Contemplations", Livre III. 1. ActivitĂ© 1 Lecture individuelle du poĂšme + 15 min. dĂ©couverte Lisez attentivement le poĂšme ci-dessous. Puis, Ă©coutez la mise en voix de ce poĂšme en vous montrant attentifve au ton, au rythme et Ă  l’interprĂ©tation. Quelles sont vos premiĂšres impressions sur ce poĂšme ? 2. ActivitĂ© 2 Travail sur le vocabulaire 20 min. recherche Observez bien tous les mots en gras soulignĂ©s dans le sur une copie de deviner vous-mĂȘme le sens de chacun de ces un dictionnaire pour vĂ©rifier vos hypothĂšses et les et mise en commun en cours dialoguĂ© Une meule n. fĂ©m. partie du moulin qui sert Ă  broyer et Ă  moudre la farine ou le bagne n. masc. lieu dans lequel Ă©taient dĂ©tenus les condamnĂ©s aux travaux n. masc. mĂ©tal extrĂȘmement dur et solide, mĂ©lange entre du cuivre et du rachitisme n. masc. maladie de croissance trĂšs grave, qui touche surtout les enfants n. masc. honte dĂ©mesurĂ©e que l'on afflige volontairement Ă  quelqu'un dans le but de l' blasphĂšme n. masc. parole ou acte qui outrage une religion ou une adj. qui est fructueux, riche, fertile, productif. 3. ActivitĂ© 3 Analyse du poĂšme 55 min. recherche Commencez la lecture analytique de ce poĂšme. Voici une liste de tous les Ă©lĂ©ments que vous pouvez observer, repĂ©rer, analyser et interprĂ©ter Quel est le genre de ce texte ? Quels sont les Ă©lĂ©ments qui le prouvent ?À quels temps sont conjuguĂ©s les verbes ? Quelle est leur valeur ?Quels sont les diffĂ©rents champs lexicaux prĂ©sents dans ce texte ?Ce texte a-t-il des particularitĂ©s, une originalitĂ© ?Que peut-on dire de la ponctuation dans ce texte ? Qu’est-ce qu’elle exprime ?Qui est le locuteur ce qui / celui / celle qui parle dans ce texte ?À qui s’adresse le locuteur ?Ce texte contient-il des figures de style ? Lesquelles ? À quoi servent-elles ?Qu’est-ce qui est Ă©voquĂ© dans ce texte, quelles sont les thĂ©matiques abordĂ©es ?Quel message l’auteur cherche-t-il Ă  faire passer ? Que dĂ©nonce-t-il ?Correction et mise en commun en cours dialoguĂ© L'Ă©vocation du travail des enfants dans les dĂ©nonciation des consĂ©quences du travail sur l'ĂȘtre d'une forte indignation. 4. ActivitĂ© 4 Bilan de la sĂ©ance 20 min. mise en commun / institutionnalisation En binĂŽmes, rĂ©digez un bilan de ce poĂšme. Demandez-vous ce que chaque lecteur ou lectrice devrait retenir de ce ce poĂšme, publiĂ© en 1856, Hugo Ă©voque le travail dur et pĂ©nible des enfants. Ce texte dĂ©nonce avant tout l’exploitation des enfants dans les usines de l’époque. Mais il sert Ă©galement Ă  transmettre aux lecteurs les sentiments du poĂšte ainsi que ses idĂ©es de justice et de libertĂ©. Enfin, ce poĂšme est aussi et surtout un instrument de dĂ©nonciation. Pour Hugo, l’écriture doit servir Ă  faire Ă©voluer les mentalitĂ©s. Fermer Nous utilisons un cookie de suivi de navigation pour amĂ©liorer l'utilisation d'Edumoov. ConformĂ©ment au RGPD, tout est anonymisĂ© mais vous pouvez refuser ce cookie.
Cesmessages sur ostraca ont Ă©tĂ© trouvĂ©s entre 1935 et 1938 dans les ruines de Lachis, une ville forte qui a jouĂ© un rĂŽle dĂ©terminant dans l’histoire d’IsraĂ«l. Ils semblent avoir Ă©tĂ© Ă©crits par un officier qui commandait un avant-poste judĂ©en et adressĂ©s Ă  son supĂ©rieur, un nommĂ© Yaosh, qui Ă©tait Ă©tabli Ă  Lachis. L’échange de courrier a vraisemblablement eu
RĂ©sumĂ©s Le lexique employĂ© pour dĂ©crire et thĂ©oriser les transferts et les mĂ©langes culturels a connu une inflation de termes depuis un demi-siĂšcle acculturation, transculturation, interculturation, traduction, mĂ©tissage, crĂ©olisation et hybridation. Cet article vise Ă  mieux comprendre le pourquoi de ce lexique en reconstituant l’évolution de ces mots, le contexte sociopolitique de leur Ă©mergence et les tensions idĂ©ologiques qui agissent sur leur sens. En dĂ©pit de la multiplication des termes pour dire les mĂ©tissages, on y constate une redondance sĂ©mantique et des restrictions de sens, voire une certaine pauvretĂ© conceptuelle dans l’usage des mots. Il y a une forte tendance Ă  dĂ©crire et Ă  analyser des phĂ©nomĂšnes de fusion culturelle, comme si les cultures devaient obligatoirement se rencontrer et se mĂ©langer. Or, cet article dĂ©montre que les rapports entre le soi et l’autre sont multiples et variĂ©s, allant du refus catĂ©gorique de contacts Ă  l’assimilation volontaire. Das Wortfeld fĂŒr die Beschreibung von Kulturkontakten wuchs seit 50 Jahren inflationĂ€r Akkulturation, Transkulturation, Übersetzung, Kreolisierung, Hybridiesierung. Der vorliegende Beitrag bemĂŒht sich um die KlĂ€rung dieses Wortfeldes, indem er die semantische Entwicklung dieser Wörter, den sozial-politische Kontext ihrer Entstehung und die ideologischen Spannungen, die ihren Sipn verĂ€ndern, untersucht. Trotz der wachsenden Anzahl von Termini, die ethnische Mischungen bezeichnen, lassen sich ein semantischer Überfluß und SinnbeschrĂ€nkungen ja sogar eine gewisse Armut bei der Anwendung der Wörter beobachten. Es herrscht eine starke Tendenz zur Beschreibung und Analyse der Kulturkreuzungen, als ob Kulturen sich unbedingt kreuzen und vermischen mĂŒĂŸten. Der Beitrag zeigt die ganze Skala der Beziehungen vom Selbst zum Anderen und umfaflt sowobl die kategorische Ablehnung wie die gezielte Assimilierung. The lexicon to describe and theorize cultural contact and mixing has expanded considerably over the last half century, with the growing use of words such as acculturation, transculturation, interculturation, translation, mĂ©tissage, creolization and hybridization. This article aims to shed light on the underpinnings of this lexicon through a study of the etymology of the words, of the sociopolitical context of their creation and of the ideological tensions which shape their meanings. Although there has been an inflation of words to characterize hybridity, their meanings are redundant and often restricted conceptually. There is a tendency to analyze phenomena of cultural fusion, as if cultures must inevitably corne into contact and produce hybrid forms. This article shows that the relationships between self and other are multiple and varied, ranging from the refusal of contact to voluntary de page Texte intĂ©gral 1L’étude des contacts » et des croisements » entre cultures diffĂ©rentes s’inscrit dans une longue tradition anthropologique qui remonte pratiquement Ă  l’origine de la discipline. Ces notions ont Ă©galement connu des dĂ©veloppements importants et une assez grande fortune dans d’autres disciplines, notamment en archĂ©ologie, en ethnohistoire domaine de l’histoire qui s’occupe des populations amĂ©rindiennes chez les AmĂ©ricains de langue anglaise et, plus rĂ©cemment, en littĂ©rature par le relais des Ă©tudes postcoloniales. Les termes employĂ©s pour dĂ©crire et thĂ©oriser ces phĂ©nomĂšnes de transferts et de transformations culturels se sont multipliĂ©s depuis le dĂ©but du xxe siĂšcle et ils ont subi des glissements sĂ©mantiques et des changements de sens. CaractĂ©risĂ© par des mots comme acculturation, transculturation, interculturation, traduction, mĂ©tissage, crĂ©olisation et hybridation, ce lexique a connu des mutations qui ne peuvent s’expliquer que par les contextes sociopolitiques qui leur ont donnĂ© naissance et les tensions idĂ©ologiques qui agissent sur leur sens. J’aimerais faire une Ă©tude lexicographique de ces mots et me pencher plus longuement sur ceux de mĂ©tissage, de crĂ©olisation et d’hybridation, dont l’usage s’est considĂ©rablement accru ces derniĂšres annĂ©es. Je tiens Ă  prĂ©ciser que ce travail ne prĂ©tend pas ĂȘtre exhaustif. Il serait impossible de faire un bilan critique de tous les ouvrages parus sur le sujet depuis un siĂšcle. Mon projet est plus modeste. Je veux simplement faire ressortir certaines grandes tendances dans l’usage de ce lexique et saisir les enjeux actuels de ces mots, plus particuliĂšrement dans le contexte nord-amĂ©ricain. De l’acculturation Ă  la traduction 1 Robert Redfield, Ralph Linton et Melvin Herskovits, Memorandum for the Study of Acculturation », ... 2 Robert Bec, Patterns and Processes, p. 113-114. Margaret Mead avait dĂ©jĂ  constatĂ© le rĂ©trĂ©cissement ... 3 Pour des critiques plus rĂ©centes du concept, voir Pierre Clastres, Ecrits d’anthropologie politiqu ... 2Si Franz Boas Ă©voque la notion d’acculturation dĂšs 1920, ce sont les sociologues de l’école de Chicago qui la dĂ©finissent et qui l’utilisent pour expliquer le processus d’assimilation des Noirs et des immigrants aux États-Unis. AprĂšs avoir Ă©tĂ© revitalisĂ©e par les sociologues, la notion est reprise et Ă©largie par les anthropologues ; Robert Redfield, Ralph Linton et Melville Herskovits la dĂ©finissent en 1936 comme l’ensemble des phĂ©nomĂšnes qui rĂ©sultent du contact direct et continu entre des groupes d’individus de cultures diffĂ©rentes avec des changements subsĂ©quents dans les types culturels de l’un ou des autres groupes »1. MĂȘme si cette dĂ©finition Ă©voque l’idĂ©e d’interactions et d’influences rĂ©ciproques, le champ sĂ©mantique du mot s’est rĂ©trĂ©ci considĂ©rablement lorsque celui-ci a Ă©tĂ© appliquĂ© Ă  l’étude des groupes ethniques minoritaires, notamment ceux d’origine amĂ©rindienne. En effet, les recherches ont portĂ© essentiellement sur les effets de la culture europĂ©enne sur celle des AmĂ©rindiens le mode de vie, la dĂ©mographie, l’organisation Ă©conomique et sociale, l’appareillage technologique, les coutumes et les croyances2. Outre qu’elle attribue Ă  l’AmĂ©rindien un rĂŽle fataliste, cette interprĂ©tation lui renvoie subrepticement la faute en le rendant coupable d’un Ă©change inĂ©gal avec une autre culture, considĂ©rĂ© comme une sorte d’acte de transgression originel. Les tenants de cette approche se sont surtout intĂ©ressĂ©s Ă  reconstituer les Ă©tapes d’un parcours linĂ©aire qui transforme l’AmĂ©rindien, qui le fait passer d’un Ă©tat authentique Ă  un Ă©tat altĂ©rĂ©, et qui, par la mĂȘme occasion, le fait disparaĂźtre3. Les conventions de rectitude ont rĂ©ussi Ă  donner au mot mauvaise presse et Ă  le chasser du discours scientifique. 4 Fernando Ortiz, Cuban Counterpoint Tobacco and Sugar, New York, Alfred A. Knopf, 1947 ; Alexander ... 5 Sandra Regina Goulart de Almeida, Transcultural fictions women Writers in Canada and Brazil ». ... 6 Yves Winkin, Émergence et dĂ©veloppement de la communication interculturelle aux États-Unis et en ... 7 Claude Clanet, L’intĂ©gration pluraliste des cultures minoritaires l’exemple des Tsiganes », in ... 3Transculturation et interculturation sont d’autres concepts apparus dans le sillage de celui d’acculturation, souvent en rĂ©action contre lui, pour exprimer les nĂ©gociations, les interactions et les Ă©changes complexes qui travaillent les individus et les groupes en situation de contact. Dans les annĂ©es 1940, l’anthropologue cubain Fernando Ortiz a proposĂ© l’usage du mot transculturation pour rendre compte des objets amĂ©rindiens qui ont Ă©tĂ© non seulement prĂ©servĂ©s dans la culture d’origine mais adoptĂ©s et dĂ©veloppĂ©s dans la culture d’accueil europĂ©enne. Il traite notamment du cas du tabac, plante amĂ©rindienne, qui a eu un impact profond et durable tant en AmĂ©rique qu’en Europe4. La notion a Ă©tĂ© reprise par les littĂ©raires et utilisĂ©e pour retracer les mots et les idĂ©es qui traversent les cultures et les transforment, ou encore pour marquer les lieux de confrontation et de transformation culturelles. Gomme le souligne Sandra Regina Goulart de Almeida, les Ă©tudes sur le transculturalisme portent gĂ©nĂ©ralement sur des sujets dĂ©placĂ©s » et des sites d’oppression5. Les anthropologues amĂ©ricaines Ruth Benedict et Margaret Mead instituent le mot interculturel qui connaĂźtra une grande fortune dans les sociĂ©tĂ©s pluriethniques de l’aprĂšs-guerre6. DestinĂ©e Ă  modĂ©liser les processus interactifs et les Ă©changes bilatĂ©raux, voire multilatĂ©raux, entre groupes diffĂ©rents, la recherche interculturelle a vite glissĂ© vers l’analyse des processus d’intĂ©gration langagiĂšre et culturelle des immigrants dans les sociĂ©tĂ©s d’accueil. Le mot interculturation a connu un sort semblable7. UtilisĂ© depuis une quinzaine d’annĂ©es par les psychologues et les sociologues de l’apprentissage, le concept d’interculturation vise Ă  nuancer l’assimilation unilatĂ©rale des enfants des immigrants Ă  la culture de l’autre et met plutĂŽt l’accent sur l’appropriation sĂ©lective de certains Ă©lĂ©ments de la culture d’accueil et de l’interpĂ©nĂ©tration culturelle qui en rĂ©sulte. Il n’en demeure pas moins que les Ă©tudes restent axĂ©es fondamentalement sur les comportements des immigrants par rapport Ă  la culture d’accueil et donc du rapport de l’autre Ă  soi. 8 Clifford Geertz, The Interpretation of Cultures, New York, Basic Books, 1973, p. 9. 9 Clifford Geertz, Savoir local, savoir global. Les lieux du savoir, Paris, PUF, 1986, p. 16. 10 James Clifford, Routes, Travel and Translation in the Late Twentieth Century, Cambridge, Harvard Un ... 11 Michael Dutton, Lead Us Not into Translation Notes Toward a Theoretical Foundation for Asian St ... 12 Sanford Budick, Crises of Alterity Cultural Untranslatability and the ExpĂ©rience of Seconday Ot ... 4Plus riche, la notion de traduction veut tenir compte du caractĂšre bricolĂ© et transformateur des emprunts faits Ă  l’autre culture ainsi que du travail toujours approximatif du chercheur qui tĂąche de les interprĂ©ter. Clifford Geertz rappelle que l’ethnographie est toujours une Ă©criture graphie de l’autre de l’ethnie et, donc, une construction graphique par l’ethnologue de la maniĂšre dont d’autres groupes se sont construits8. Plus encore, pour Ă©crire » une culture, il faut l’interprĂ©ter Ă  l’intention d’une autre culture et prĂ©alablement se livrer Ă  une opĂ©ration de traduction. Geertz prĂ©cise que traduire ne veut pas dire une simple refonte de la façon dont les autres prĂ©sentent les choses afin de les prĂ©senter en termes qui sont les nĂŽtres c’est ainsi que les choses se perdent, mais une dĂ©monstration de la logique de leur prĂ©sentation selon nos propres maniĂšres de nous exprimer »9. Autrement dit, le passage d’une culture Ă  une autre culture contraint l’ethnologue Ă  transformer le sens des phĂ©nomĂšnes qu’il observe pour les rendre intelligibles Ă  ses lecteurs. Pour James Clifford aussi le travail de l’ethnologue est toujours fait de comparaisons, d’approximations, d’imitations imparfaites, bref, de traductions10. Mais la traduction et l’approche rĂ©flexive qu’elle sous-entend tendent Ă  dĂ©placer le regard du sujet observĂ© vers l’observateur, de l’autre vers soi. L’ethnologue, en tant qu’observateur, se sent toujours insatisfait et sans doute mal Ă  l’aise dans son Ɠuvre d’écriture de l’autre, car traduire c’est aussi rĂ©duire et trahir11. La rĂ©flexivitĂ© Ă©voque certes une critique de soi, mais aussi une auto confession qui sert Ă  expier la faute et, au fond, Ă  mieux justifier l’acte de traduction12. Le travail sur l’ethnie devient alors Ă©thique. Quoi qu’il en soit, la notion de traduction conduit toujours Ă  dire l’autre dans les mots Ă  soi, et donc Ă  ramener l’autre Ă  soi. Du mĂ©tis aux mĂ©tissages culturels 13 François Laplantine et Alexis Nouss, Le mĂ©tissage, Paris, Flammarion, 1997 ; et, MĂ©tissage, de Arc ... 14 Jean-Loup Amselle, Logiques mĂ©tisses Anthropologie de l’identitĂ© en Afrique et ailleurs, Paris, ... 15 Jean-Loup Amselle, Branchements. Anthropologie de l’universalitĂ© des cultures, Paris, Flammarion, ... 16 Serge Gruzinski, La pensĂ©e mĂ©tisse, Paris, Fayard, 1999, p. 45. 17 Ibid., p. 315. 5L’introduction rĂ©cente du mot mĂ©tissage dans le lexique des sciences humaines reprĂ©sente une nouvelle tentative de recentrage du concept sur les interactions et les appropriations rĂ©ciproques. Plus encore, l’usage exprime une volontĂ© de situer le mĂ©tissage au cƓur de tout processus culturel, tant du monde occidental lui-mĂȘme que sur ses franges coloniales. Les travaux de François Laplantine et Alexis Nouss dĂ©voilent et dĂ©busquent les innombrables expressions du mĂ©tissage dans les mots, les arts visuels, l’architecture, le théùtre et la philosophie. Ils thĂ©orisent le mĂ©tissage pour en faire une dynamique relationnelle en devenir et un nouvel ordre social pour la modernitĂ©13. Jean-Loup Amselle inscrit le mĂ©tissage comme fondement mĂȘme de la culture. Il oppose la raison ethnologique » qui consiste Ă  sĂ©parer, Ă  classer, Ă  catĂ©goriser et Ă  prĂ©senter les cultures comme des entitĂ©s homogĂšnes et closes, Ă  la logique mĂ©tisse » qui renvoie Ă  un processus d’interfĂ©condation entre les cultures et qui met l’accent sur l’indistinction ou le syncrĂ©tisme originaire »14. La culture rĂ©sulte donc d’un rapport de force interculturel nĂ©gociĂ© et renĂ©gociĂ©, de traditions continuellement rĂ©interprĂ©tĂ©es et refaites d’apports extĂ©rieurs. Plus rĂ©cemment, Amselle propose de substituer Ă  la notion de mĂ©tissage, trop marquĂ©e par la biologie et par l’idĂ©e d’un mĂ©lange des cultures considĂ©rĂ©es elles-mĂȘmes comme des univers Ă©tanches, celle de branchement », empruntĂ©e Ă  l’informatique qui Ă©voque un faisceau d’interconnexions perpĂ©tuelles entre les cultures, une dialectique d’interrelations multiples par lesquelles les cultures se construisent. Il place au centre de sa rĂ©flexion l’idĂ©e de triangulation, c’est-Ă -dire de recours Ă  un Ă©lĂ©ment tiers pour fonder sa propre identitĂ© »15. De son cĂŽtĂ©, Serge Gruzinski fournit des outils conceptuels pour repenser le mĂ©tissage culturel dans une perspective historique. Pour Gruzinski, la vision culturaliste entretient la croyance qu’il existerait une totalitĂ© cohĂ©rente capable de conditionner les comportements, et cette vision incite Ă  prendre les mĂ©tissages pour des processus qui se propageraient aux confins d’entitĂ©s stables dĂ©nommĂ©es cultures ou civilisations »16. Il dĂ©montre, au contraire, comment le monde occidental de la Renaissance assimilait, au sein mĂȘme de l’Europe, divers Ă©lĂ©ments des cultures indiennes en mĂȘme temps que des Ă©lĂ©ments de l’AntiquitĂ© grĂ©co-latine. C’est en raison d’un goĂ»t prononcĂ© pour la singularitĂ©, l’étrange et le mĂ©lange que la pensĂ©e de la Renaissance a produit des choses aussi hybrides que les fables, les grotesques et les cabinets de curiositĂ© oĂč sont exposĂ©es pĂȘle-mĂȘle les diffĂ©rentes espĂšces du rĂšgne animal. Il signale, par exemple, des singes, des papillons, des pumas et des dindons mexicains intĂ©grĂ©s aux fresques des plafonds Ă  grotesques de la Casa Romei, une maison patricienne Ă  Ferrare en Italie. Les mĂ©tissages du nouveau et de l’ancien monde ne s’achĂšvent pas avec la fin de la pĂ©riode coloniale ; ils se poursuivent encore aujourd’hui car les acteurs sociaux cultivent toujours les ressources du mĂ©tissage, ce processus sans cesse recommencĂ©17. 18 Je tiens Ă  remercier Jean-Philippe Uzel pour ces informations. 19 L’expression est de Pierre Ouellet, Les identitĂ©s migrantes La passion de l’autre », in Laurie ... 20 Walter Moser, La culture en transit un nouveau dĂ©fi pour la connaissance ». Communication prĂ©s ... 6TrĂšs prĂ©sent dans le discours scientifique, il y a aujourd’hui une volontĂ© de valoriser le mĂ©tissage, voire mĂȘme de mĂ©tisser le patrimoine. Tout ce qui est mĂ©langĂ© est mis en valeur et doit ĂȘtre conservĂ©. Ce goĂ»t nouveau pour l’hĂ©tĂ©rogĂšne s’exprime dans la cuisine, mais aussi dans l’art et la littĂ©rature. Les artistes et les Ɠuvres mĂ©tissĂ©s sont vĂ©nĂ©rĂ©s par les critiques et les armateurs d’art, tant en AmĂ©rique du Nord et en Australie qu’en Europe. Plusieurs grandes expositions internationales d’art contemporain ont exploitĂ© le thĂšme du mĂ©tissage ces derniĂšres annĂ©es — Partage d’exotismes » Ă  la Biennale de Lyon en 2000, Plateau d’humanitĂ© » Ă  la Biennale de Venise en 2001 et surtout Documenta 11 », cette manifestation quinquennale majeure d’art contemporain, qui a eu lieu Ă  Kassel Allemagne en 20 0218. Le mĂ©tissage s’exprime avec encore plus de force dans la littĂ©rature contemporaine par ce que certains appellent une esthĂ©sie migrante », soit une nouvelle esthĂ©tique fondĂ©e sur la mouvance Ă©nonciative qui dĂ©finit le mode mĂȘme de la constitution du sujet19. Le soi se met en lieu et place de l’autre pour se construire Ă  partir de lui. Par une sorte d’acculturation volontaire, ces Ă©crivains s’inscrivent non seulement dans une autre culture, mais sacrifient leur langue maternelle pour Ă©crire dans celle de leur culture d’adoption. C’est une littĂ©rature du transit et en transit, une littĂ©rature qui hĂ©site continuellement entre deux voies, plus encore qui nĂ©gocie entre deux rĂ©alitĂ©s20. Bref, il s’agit d’une littĂ©rature qui situe le lecteur dans un entre-lieu » pour le faire jouir esthĂ©tiquement d’une schizophrĂ©nie perpĂ©tuelle. 21 Robert Chaudenson, MulĂątres, mĂ©tis, crĂ©oles », in Jean-Luc Alber, Claudine Bavoux et Michel Wati ... 22 CitĂ© dans BĂ©atrice Didier, Le mĂ©tissage de L’EncyclopĂ©die Ă  la RĂ©volution de l’anthropologie Ă  ... 23 Sylviane Albertan-Coppola, La notion de mĂ©tissage Ă  travers les dictionnaires du xviiie siĂšcle » ... 24 Jean-Luc Bonniol, Introduction », in Jean-Luc Bonniol Ă©d., Les paradoxes du mĂ©tissage, Paris, ... 7Si le mĂ©tissage est maintenant valorisĂ©, esthĂ©tisĂ©, idĂ©alisĂ© mĂȘme dans nos sociĂ©tĂ©s contemporaines, il n’en a pas toujours Ă©tĂ© ainsi. Le mot mĂ©tis possĂšde son histoire qui est marquĂ©e nĂ©gativement jusqu’à la deuxiĂšme moitiĂ© du xxe siĂšcle. Il apparaĂźt dans le contexte colonial pour dĂ©signer les enfants de sang mĂȘlĂ©, au statut incertain, pris dans une tension entre colonisateur et colonisĂ©. Il renferme une connotation trĂšs pĂ©jorative parce qu’il exprime une transgression fondamentale entre l’Occident et son Autre. Pendant trĂšs longtemps, il renvoie aux domaines de la biologie, du corps, et de la sexualitĂ© honteuse entre espĂšces diffĂ©rentes. MĂ©tis est employĂ© d’abord par les Portugais et ensuite par les Espagnols mestizo — sang-mĂȘlĂ© », du latin mixtus au dĂ©but du xviie siĂšcle pour nommer cette nouvelle catĂ©gorie d’ĂȘtres humains que sont les enfants issus des croisements entre hommes espagnols et femmes indiennes21. Avec la progression de la colonisation française en AmĂ©rique du Nord et aux CaraĂŻbes, il passe rapidement au français s’écrivant de diffĂ©rentes façons mĂ©tice », mestif » et mĂ©tis » et se confond, au dĂ©but, avec le terme mulĂątre » qui se spĂ©cialise et finit par dĂ©signer les rejetons de couples noirs et blancs. Le mot mĂ©tis est suffisamment employĂ© pour que l’on lui rĂ©serve une entrĂ©e dans le dictionnaire de la langue française de FuretiĂšre 1708 qui le dĂ©finit ainsi Le nom que les Espagnols donnent aux enfants qui sont nĂ©s d’un Indien et d’une Espagnole, ou d’un Espagnol et d’une Indienne. On appelle aussi chiens mĂ©tis, ceux qui sont nĂ©s de diffĂ©rentes races, comme d’un LĂ©vrier et d’un Épagneul. »22 La comparaison avec le rĂšgne animal contribue Ă  rabaisser le mĂ©tis, Ă  insister sur l’aspect bestial du phĂ©nomĂšne et Ă  faire douter de son humanitĂ©. MĂȘme procĂ©dĂ© dans l’EncyclopĂ©die en c qui a trait au terme mulĂątre » qui, prĂ©cise– t– on, est dĂ©rivĂ© de mulet, animal engendrĂ© de deux diffĂ©rentes espĂšces ». L’étymologie devient un prĂ©texte commode pour renvoyer au domaine animal et condamner la pratique. La condamnation morale de ce croisement des races est encore plus sĂ©vĂšre dans le Dictionnaire de TrĂ©voux 1732, oĂč on lit que c’est une fort grande injure.., parce qu’ils [les enfants] viennent de diffĂ©rente espĂšce, comme les monstres ». Dans l’esprit europĂ©en, le mĂ©tis est carrĂ©ment associĂ© Ă  une anomalie biologique et sociale parce que, comme le monstre, composĂ© de deux natures il mĂ©lange les catĂ©gories et vient menacer l’ordre Ă©tabli23. Ce n’est pas avant le xixe siĂšcle qu’apparaĂźt le mot mĂ©tissage. Contrairement Ă  son usage actuel qui Ă©voque les mĂ©langes culturels, il renvoie encore aux croisements dans le monde animal en suivant la mĂȘme trajectoire que le mot mĂ©tis il Ă©voque l’hybriditĂ©, d’abord, chez les ovins et, ensuite, chez les humains. Et il conserve son caractĂšre fondamentalement pĂ©joratif24. 25 Voir Ă  ce sujet, les travaux trĂšs complets de François Laplantine et Alexis Nouss, Le mĂ©tissage, o ... 8Depuis une vingtaine d’annĂ©es le mot mĂ©tissage a Ă©tĂ© repris essentiellement pour lutter contre les purismes et les fondamentalismes de toutes sortes. Il se veut un moyen de caractĂ©riser et favoriser la multiplication des contacts, des Ă©changes et des mĂ©langes dans le monde contemporain. On entend rarement le mot mĂ©tis, en tant que sujet, mais beaucoup celui de mĂ©tissage qui renvoie Ă  un processus culturel25. Le mĂ©tissage est devenu une mĂ©taphore pour dire le monde postmoderne. L’expression mĂ©tissage culturel » dĂ©finit par dĂ©faut un phĂ©nomĂšne omniprĂ©sent, de nature multiple et fragmentaire, qui se prĂ©sente comme un universel dans le monde contemporain, celui de la mondialisation. Le mĂ©lange est partout, reprĂ©senterait-il un nouveau patrimoine en train de devenir hĂ©gĂ©monique ? 26 Jonathan Friedman, From roots to routes Tropes for trippers », in Anthropological Theory, vol. ... 27 Le MusĂ©e de la civilisation de QuĂ©bec a exploitĂ© la mĂ©taphore du tissage pour son exposition sur l ... 9Autrefois employĂ© pour condamner les mĂ©langes ethniques dans les colonies, le mĂ©tissage se manifeste maintenant Ă  grande Ă©chelle dans les dĂ©placements de populations des pays anciennement colonisĂ©s vers des mĂ©tropoles devenues multi– ethniques et multiculturelles. Mais ces groupes dĂ©territorialisĂ©s ne demeurent-ils pas des isolats, comme l’évoque le mot diaspora » qui leur est souvent accolĂ© ? Faut-il rappeler que les dĂ©placements transnationaux de populations ne touchent qu’une partie infime de la population mondiale ? Les masses sĂ©dentaires, qui reprĂ©sentent la vaste majoritĂ© de la population de la planĂšte, n’ont bien souvent mĂȘme pas accĂšs Ă  l’internet26. S’agit-il rĂ©ellement d’un mĂ©lange harmonieux, ou bien d’une nouvelle forme de colonisation, intĂ©riorisĂ©e ? Il se manifeste Ă  l’échelle des nations, Ă  l’intĂ©rieur desquelles des cultures mĂ©tissĂ©es, issues de ces populations dĂ©placĂ©es, ont pu voir le jour, telles que les Chicanos aux États-Unis, les Beurs en France, ou les JamaĂŻcains au Canada. Mais ces cultures mĂ©tissĂ©es n’ont-elles pas pour corollaire de nouvelles formes de sĂ©grĂ©gation, de fractionnement ? Le mĂ©tissage se manifeste Ă  l’échelle individuelle, dans le cas des mariages mixtes ou de l’adoption, mais Ă  quel moment le mĂ©lange des couleurs » devient-il un mĂ©lange culturel ? Le mĂ©tissage est aussi apparemment partout dans les nouvelles formes de communication, dans le rĂ©seau », le filet », le tissu »27 des Ă©changes d’information. Mais ces fils enchevĂȘtrĂ©s, cet emmĂȘlement », conduisent-ils rĂ©ellement au mĂ©lange, ou servent-ils Ă  une consolidation, une rĂ©ification du mĂȘme ? CrĂ©olisation et hybridation 28 Chaudenson, MulĂątres, mĂ©tis, crĂ©oles », p. 25-26. 29 Vertus Saint-Louis, L’usage du vocable crĂ©ole Ă  Saint-Domingue et le façonnement de l’imaginaire ... 30 Anne-Marie Losonczy, Le criollo et le mestizo. Du substantif Ă  l’adjectif catĂ©gories d’apparen ... 10Le mot crĂ©ole possĂšde des origines et suit un parcours sensiblement diffĂ©rent de mĂ©tis, mais il connaĂźt un aboutissement semblable. Il est employĂ© dans les colonies espagnoles de l’AmĂ©rique latine dĂšs le xvie siĂšcle pour dĂ©signer les enfants de colons europĂ©ens nĂ©s dans la colonie. Il apparaĂźt dans les Antilles françaises vers le milieu du xviie siĂšcle Ă©galement pour distinguer les EuropĂ©ens nĂ©s au pays des immigrants de premiĂšre gĂ©nĂ©ration28. Contrairement au mĂ©tis ou au mulĂątre, qui sont mĂ©langĂ©s, le crĂ©ole est de race blanche. Il construit son identitĂ© et son statut sociopolitique par l’anciennetĂ© de son occupation du territoire. Dans certains pays, les mulĂątres deviennent suffisamment riches et puissants pour revendiquer, Ă  leur tour, le statut de crĂ©ole. A HaĂŻti, par exemple, les mulĂątres et les esclaves noirs nĂ©s dans la colonie se qualifient de crĂ©oles dĂšs le xviiie siĂšcle. Ils s’approprient entiĂšrement cette dĂ©signation pendant et aprĂšs la RĂ©volution de 1804 lorsqu’ils se mettent en lieu et place du colon europĂ©en29. Par la suite, les mulĂątres et les Noirs ne se reconnaissent autrement que par la dĂ©nomination de crĂ©oles, et le crĂ©ole devient la langue officielle du pays. Il ne sera plus question d’appeler les Blancs par ce vocable. En revanche, dans un pays dominĂ© par une Ă©lite d’origine europĂ©enne comme la Colombie, le mot crĂ©ole continue pendant longtemps Ă  dĂ©signer les colons blancs. Anne-Marie Losonczy dĂ©montre bien que les colons colombiens ont Ă©cartĂ© soigneusement de cette catĂ©gorie les mulĂątres et les mĂ©tis pendant toute la pĂ©riode coloniale, en instituant les certificats de sang destinĂ©s Ă  identifier et Ă  rejeter ceux qui ne pouvaient pas faire la preuve de la puretĂ© de leur sang espagnol. Ne seront progressivement admis que les mĂ©tis qui acceptent de combattre aux cĂŽtĂ©s des troupes nationales pendant la guerre d’IndĂ©pendance. Pendant tout le xixe siĂšcle et la premiĂšre moitiĂ© du xxe siĂšcle, le mot continue Ă  dĂ©signer les anciens colons blancs et les mĂ©tis bien intĂ©grĂ©s Ă  la nation. Avec la nouvelle Constitution des annĂ©es 1970, on assiste Ă  une nouvelle mutation du lexique. L’usage du mot crĂ©ole pour dĂ©signer un groupe humain tend Ă  ĂȘtre abandonnĂ©. Le mot s’adjectivise et sert de plus en plus Ă  exprimer des pratiques culturelles mĂ©langĂ©es la musique crĂ©ole, la cuisine crĂ©ole, culture crĂ©ole, etc. Losonczy explique ces changements par le dĂ©sir des autoritĂ©s politiques colombiennes de refonder la lĂ©gitimitĂ© de l’État par la mise en Ɠuvre d’un nouveau projet de sociĂ©tĂ©, axĂ© sur le multiculturalisme plutĂŽt que sur la sĂ©grĂ©gation raciale30. 31 Jacqueline Bardolph, Etudes poskoloniales et littĂ©rature, Paris, HonorĂ© Champion Editeur, 2002, p. ... 32 Ania Loomba, Colonialism/ Postcolonialism, New York, Routledge, 1998, p. 22. 33 Frantz Fanon, Les damnĂ©s de la terre, Paris, Maspero, 1963, p. 31-32. Voir aussi Frantz Fanon, Pea ... 34 Ania Loomba, op. cit., p. 15. 11C’est sans doute en raison des origines blanches » du mot crĂ©ole que les premiers Ă©crivains et poĂštes noirs francophones du xxe siĂšcle le rejettent catĂ©goriquement. Il y a eu des discussions vives et des dĂ©bats trĂšs engagĂ©s sur la notion de crĂ©olitĂ© dans les annĂ©es 1930 et 1940 chez les jeunes Ă©crivains africains, tels que LĂ©opold SĂ©dar Senghor, Ousmane SocĂ© Diop et Abdoulaye Sadji. Ils se sont efforcĂ©s de construire un discours anticolonialiste Ă  partir de la notion de la nĂ©gritude », qui repose sur l’idĂ©ologie et l’esthĂ©tique de la puretĂ© raciale. Fortement inspirĂ©s par le mouvement culturel noir de l’époque aux États-Unis, connu sous le nom de Harlem Renaissance », ces Ă©crivains noirs provenant des colonies françaises revendiquaient une identitĂ© trĂšs essentialiste, axĂ©e sur leurs racines africaines, pour se redonner une dignitĂ© bafouĂ©e par la colonisation31. Les Ă©crivains antillais, comme AimĂ© CĂ©saire et Frantz Fanon, pourtant fortement mĂ©tissĂ©s, optent eux aussi pour la nĂ©gritude dans un premier temps32. CĂ©saire fondait son discours sur un antagonisme culturel irrĂ©ductible entre l’Europe et ses autres », antagonisme implicitement basĂ© sur la diffĂ©rence entre les sociĂ©tĂ©s capitalistes ou non capitalistes. Fanon, Ă  sa suite, tend aussi Ă  scinder les sociĂ©tĂ©s colonisĂ©es et l’Occident colonisateur en une dichotomie irrĂ©ductible Le monde colonisĂ© est un monde coupĂ© en deux... ce monde coupĂ© en deux est habitĂ© par deux espĂšces diffĂ©rentes. »33 II faut dire qu’à cette Ă©poque le colonialisme s’exerce sur presque l’ensemble de la surface de la planĂšte et sur les deux tiers de la population mondiale34. 35 Jean BernabĂ©, Patrick Chamoiseau et RaphaĂ«l Confiant, Éloge de la crĂ©olitĂ©, Paris, Gallimard, 1989 36 Edouard Glissant, PoĂ©tique de la relation, Paris, Gallimard, 1990 ; Introduction Ă  une poĂ©tique du ... 37 Robert Baron et Anna C. Cara, Creolization and Folklore. Cultural Creativity in Proccss », in Jou ... 38 Michel-Rolph Trouillot, The CrĂ©ole Millenium Caribbean Lessons for the 21st Century ». Communic ... 12Avec la pĂ©riode de dĂ©colonisation qui a suivi la deuxiĂšme guerre mondiale, le discours des Ă©crivains noirs francophones change progressivement de cap en valorisant les mĂ©langes culturels. La nouvelle gĂ©nĂ©ration d’écrivains s’attaquent Ă  CĂ©saire et les autres promoteurs de la nĂ©gritude en leur reprochant d’ĂȘtre trop tournĂ©s vers le passĂ©, les racines africaines et les traditions ancestrales. Sans doute influencĂ©s par la montĂ©e du multiculturalisme dans plusieurs pays de l’AmĂ©rique latine, les crĂ©olistes », du nom qu’ils se donnent, s’efforcent de se rĂ©approprier et de redĂ©finir la crĂ©olitĂ© » pour en faire l’apologie. PubliĂ© en 1989, L’éloge de la crĂ©olĂŻtĂ©, de Jean BernabĂ©, Patrick Chamoiseau et RaphaĂ«l Confiant, a eu un retentissement considĂ©rable et il est devenu un rĂ©fĂšrent obligatoire pour quiconque souhaite aborder la question des mĂ©langes culturels35. Les Ă©crits d’Edouard Glissant vont encore plus loin en proposant une rupture avec l’Afrique pour rendre la notion de crĂ©olitĂ© spĂ©cifiquement antillaise36. Ce discours crĂ©ole se prĂ©sente comme fonciĂšrement antiraciste et anticolonialiste, par le biais de la littĂ©rature et de la poĂ©sie. Perçu comme un moyen de lutter contre les fondamentalismes et l’ethnicitĂ©, il valorise Ă  l’extrĂȘme les mĂ©langes de toutes sortes. L’un de leurs nĂ©ologismes forts, le mot diversalitĂ©, Ă©voque les notions de mosaĂŻque et de kalĂ©idoscope. Contrairement Ă  la synthĂšse, la diversalitĂ© exprime des variations multiples et divers possibles. Pour Ă©viter de faire de la crĂ©olitĂ© un nouvel essentialisme, les crĂ©olistes proposent de la considĂ©rer comme un processus culturel, comme une crĂ©olisation », sans dĂ©but ni fin, continuellement en mouvement et donc en devenir37. La crĂ©olisation se veut un processus de crĂ©ation, situĂ© dans un espace de contact oĂč les hiĂ©rarchies s’effondrent et oĂč les cultures se fondent pour produire des expressions et des formes nouvelles. Tout en voulant Ă©viter le piĂšge de l’essentialisme, la crĂ©olisation induit de toute Ă©vidence que la diversitĂ© se doit d’ĂȘtre l’universalitĂ©38. 39 Edward W. SaĂŻd, Orientalism, New York, Random House, 1978. 13De mĂȘme, les Ă©crivains anglophones des ex-colonies britanniques font de la crĂ©olitĂ©, exprimĂ©e plus couramment en anglais par le mot hybriditĂ©, un thĂšme central de la remise en cause de l’hĂ©ritage culturel mĂ©tropolitain. Dans un ouvrage considĂ©rĂ© comme fondateur des Ă©tudes postcoloniales, Orientalism, Edward W. SaĂŻd dĂ©construit les subtilitĂ©s du concept dichotomique de l’Occident et son Autre ». Il prĂ©sente l’orientalisme comme une institution occidentale destinĂ©e Ă  traiter avec l’Orient, par la formulation de dĂ©clarations sur l’Orient ou en les censurant, par la description de l’Orient, par l’enseignement de l’Orient et par l’occupation de l’Orient ; bref, il rĂ©vĂšle que l’orientalisme reprĂ©sente le mode occidental de domination de l’Orient39. Nombre d’études postcoloniales, Ă  la suite de SaĂŻd, se fondent sur cette dimension de discours/pouvoir telle que dĂ©finie par Foucault. 40 Dipesh Chakrabarty, Subaltern Studies and Postcolonial Historiography », in Nepantla Views fro ... 41 Salman Rushdie, Patries imaginaires, Paris, Christian Bourgois, 1993 Imaginauy Homelands, Londres ... 42 Homi Bhabba, Signs Taken for Wonders Questions of Ambivalence and Authority Under a Tree Outside ... 43 Homi Bhabha, The Location of Culture, Londres, Routledge, 1994, p. 44. 14Issues des Subaltern Studies » qui ont vu le jour en Angleterre dans les annĂ©es 1980, grĂące Ă  l’activitĂ© d’un groupe d’historiens indiens voulant dĂ©coloniser l’histoire moderne de l’Inde, les Postcolonial Studies » se sont rapidement enracinĂ©es dans les dĂ©partements de littĂ©rature anglaise en Inde, en Australie, au Canada et surtout aux États-Unis oĂč elles furent portĂ©es par des littĂ©raires d’origine indienne comme Salman Rushdie, Gayatri Spivak et Homi Bhabha40. Ce virage postcolonial vise un rĂ©examen de tous les prĂ©supposĂ©s de l’époque coloniale, y compris le dĂ©nigrement du mĂ©tis et du mĂ©tissage. Un Ă©crivain comme Salman Rushdie glorifie l’hybriditĂ©, la bĂątardise, le patchwork et les mĂ©langes de toutes sortes pour retourner les termes mĂȘmes du colonisateur qui ont servi Ă  humilier le colonisĂ©41. On retrouve chez Homi Bhabha, professeur de littĂ©rature anglaise Ă  l’UniversitĂ© de Chicago, ce mĂȘme dĂ©sir d’exploiter le mĂ©tissage pour le retourner contre le colonisateur. Il introduit l’idĂ©e que le pouvoir colonial a pour nĂ©cessaire effet la production de l’ hybridation », mais que c’est cette hybriditĂ© justement qui est le moyen d’un renversement stratĂ©gique du processus de domination. Il prend comme exemple le livre anglais », mais cette fois non plus au strict plan du discours tel qu’envisagĂ© par les Ă©tudes portant sur la littĂ©rature du Commonwealth. Il y est question de la maniĂšre dont les Évangiles, traduits en hindoustani, sont appropriĂ©s, lus, et commentĂ©s, par une communautĂ© hindoue. Il s’agit donc de la part de cette communautĂ© d’un processus de dĂ©placement, de distorsion, de dĂ©localisation des textes anglais42. Contrairement Ă  Fanon qui voit une division fondamentale entre Noirs et Blancs, colonisĂ©s et colonisateurs, Bhabha insiste sur l’importance de l’imitation, de l’art du colonisĂ© Ă  mimer le colonisateur tout en conservant son identitĂ© d’origine43. Loin d’ĂȘtre le signe d’une acculturation, l’imitation est dangereuse pour le maĂźtre car elle permet au colonisĂ© de bĂ©nĂ©ficier d’une double vision des choses, d’investir deux lieux en mĂȘme temps et de devenir un intermĂ©diaire incontournable. De cette duplicitĂ© naĂźt un espace hybride, un entre-lieu » oĂč des nouvelles formes de rĂ©sistance s’élaborent et oĂč de nouvelles pratiques culturelles Ă©mergentes. On le voit, le sens du mot hybriditĂ©, ou plus encore hybridation, en tant que processus de mĂ©langes culturels, rejoint celui de crĂ©olisation et de mĂ©tissage dans notre monde postcolonial. Les trois mots veulent dire Ă  peu prĂšs la mĂȘme chose. Les paradoxes du mĂ©tissage/crĂ©olisation/hybridation 44 Benjamin R. Barber, Jihad vs McWorld, New York, Ballantine Books, 1995, p. 25-32. 45 Jean-Loup Amselle, La mondialisation. Grand partage ou mauvais cadrage », in L’Homme, vol. 156, ... 46 Voir, entre autres, Ulf Hannerz, The Gobai Ecumene », in Ulf Hannerz, Cultural Complexity Studi ... 15Trop actuel et universel pour ĂȘtre rĂ©ellement apprĂ©hendĂ©, le mĂ©lange – des populations, des cultures, des informations, des pratiques artistiques, etc. —, en tant que phĂ©nomĂšne contemporain, peut ĂȘtre redoutĂ© ou cĂ©lĂ©brĂ©. La mondialisation contemporaine peut ĂȘtre perçue comme un facteur d’homogĂ©nĂ©isation des cultures et des patrimoines, produisant par contrecoup des rĂ©actions de cristallisation fondamentalistes » et des replis, voire des conflits ethniques et religieux, comme hier en Yougoslavie et aujourd’hui en IsraĂ«l et en Palestine. Elle fait cohabiter des cultures diverses, et celles-ci prennent conscience de leur diffĂ©rence, penchent vers la valorisation de leurs marqueurs culturels et durcissent des caractĂšres de plus en plus essentialisĂ©s44. D’aprĂšs Jean-Loup Amselle, la globalisation a contribuĂ© Ă  faire disparaĂźtre la question sociale, celle de la lutte des classes, et la question territoriale, pour leur substituer celle des guerres identitaires »45. Ou encore la mondialisation peut ĂȘtre envisagĂ©e comme un facteur d’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© culturelle et d’harmonie sociale. Dans cette optique, la libre circulation transnationale des personnes et des produits contribue Ă  multiplier les contacts, les Ă©changes, et les mĂ©langes, et, du mĂȘme coup, Ă  attĂ©nuer les luttes de classes, les nationalismes et les tensions culturelles et religieuses. La mobilitĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e facilite la rĂ©union de segments Ă©pars et la crĂ©olisation du monde46. 47 Gayatri C. Spivak, Three Women’s Texts and a Critique of Imperialism », in Henry Louis Gates, Rac ... 16La mondialisation valorise la diffĂ©rence et l’ ethnicitĂ© ». Mais tout en prĂŽnant la cohabitation de sociĂ©tĂ©s diffĂ©renciĂ©es, en les juxtaposant et en les cloisonnant, elle sous– entend un refus du mĂ©tissage ; le mĂ©lange culturel » ne peut ĂȘtre envisagĂ© que comme une perte d’authenticitĂ©, un amoindrissement de l’identitĂ©, une contamination pathologique des valeurs culturelles, voire un effacement du sujet. A l’image du trickster, cette figure lĂ©gendaire de la littĂ©rature orale amĂ©rindienne, le mĂ©tis dĂ©joue et Ă©chappe Ă  toutes les catĂ©gorisations, il reste un fugitif infigurable et insaisissable. Mais, en mĂȘme temps, il est partout et nulle part, sans lieu, toujours en fuite, victime de sa propre aliĂ©nation. Sa parole difforme permet de dire son absence. Son mode d’action est la tactique qui lui permet de ruser avec le pouvoir, mais jamais de la maĂźtriser. C’est comme si cet ĂȘtre rusĂ© mais archaĂŻque Ă©tait sacrifiĂ© dans sa terre natale pour laisser naĂźtre l’identitĂ© postmoderne. Gayatrai Spivak nous rappelle que le sacrifice du sujet colonial mĂ©tis – souvent de sexe fĂ©minin – qui s’immole pour la glorification de la mission sociale du colonisateur est un thĂšme rĂ©current de la littĂ©rature coloniale47. Catherine Tegahkouita en offre un exemple canadien. Cette jeune femme iroquoise convertie au catholicisme par les missionnaires jĂ©suites devient recluse et se sacrifie pour la mission. Elle impose Ă  son corps et Ă  son Ăąme toutes sortes de privations et pratique la mortification au point de s’enlever la vie Ă  la fleur de l’ñge. DĂ©possĂ©dĂ©e de sa fĂ©minitĂ© et rĂ©duite au silence, elle est une fable mystique qui exprime le triomphe du missionnaire. 48 Catherine E. Walsh, The Rearticulation of Political Subjectivities and Colonial Difference in E ... 17Le multiculturel, implicitement discriminatoire, se pare de l’esthĂ©tique de l’hĂ©tĂ©rogĂšne, mode de vie Ă©litiste qui aime les emprunts, le mĂ©lange des genres, mais Ă  condition que cette diversitĂ© bariolĂ©e n’altĂšre pas en profondeur des valeurs curieusement rĂ©manentes, persistantes. Catherine Walsh montre comment l’Equateur, comme beaucoup d’autres pays de l’AmĂ©rique latine, a construit son idĂ©ologie nationale sur le mĂ©tissage qui a Ă©tĂ© un moyen efficace pour les Ă©lites locales d’écarter le pouvoir mĂ©tropolitain espagnol puis, du mĂȘme coup, de marginaliser tous ceux qui n’étaient pas mĂ©tissĂ©s, c’est-Ă -dire les indigĂšnes et les Noirs. La version plus contemporaine du nationalisme mĂ©tis de l’Equateur enferme les indigĂšnes et les Noirs – prĂšs de la moitiĂ© de la population – dans un multiculturalisme nĂ©olibĂ©ral qui prĂŽne la tolĂ©rance et l’intĂ©gration mais qui, en mĂȘme temps, entretient leur exclusion en les identifiant comme autres »48. MĂȘme lorsqu’on accorde Ă  ces communautĂ©s culturelles des droits — l’usage de leur langue par exemple –, il s’agit de la reconnaissance d’une particularitĂ© ethnique qui tend Ă  accentuer leur diffĂ©rence et Ă  renfoncer les hiĂ©rarchies sociales en place. La reconnaissance de la diffĂ©rence par son incorporation Ă  l’intĂ©rieur de l’état postcolonial contribue Ă  faire des particularismes culturels une forme universelle de la domination culturelle postmoderne. 49 Slovoj Zizek, Multiculturalism, or the Cultural Logic of Multinational Capitalism », in New Left ... 50 Jonathan Fncdman, From roots to routes Tropes for trippers », in Anthropobgical Theory, vol. 2, ... 18Le mĂ©tissage reprĂ©sente Ă  l’échelle du monde ce que le multiculturalisme est Ă  l’échelle de la nation. Le capitalisme mondial incorpore la diffĂ©rence tout en la vidant de son sens premier. La diffĂ©rence devient un produit Ă  consommer, une source de plaisir, dans la rĂ©ification de l’autre. A la maniĂšre du nationalisme multiculturel, la logique culturelle de la mondialisation exprime un nĂ©ocolonialisme dans la mesure oĂč il obscurcit et, en mĂȘme temps, maintient le lien colonial par la production d’un discours valorisant la diffĂ©rence. Cette rhĂ©torique prĂ©sente chaque culture locale de la mĂȘme maniĂšre que le colonisateur traitait les peuples colonisĂ©s, comme des autochtones qui doivent ĂȘtre soigneusement Ă©tudiĂ©s et respectĂ©s, tout en conservant une distance ethnocentrique49. Qui plus est, les Ă©lĂ©ments disparates sont rĂ©unis, coulĂ©s dans le mĂȘme moule et fusionnĂ©s pour produire un sujet unique, hybride. Ce concept du mĂ©lange des substances pour en faire un amalgame unique rappelle Ă©trangement celui de race ; l’idĂ©e de puretĂ© sanguine est simplement remplacĂ©e par l’idĂ©e du mĂ©lange50. Dans les deux cas, l’identitĂ© est rĂ©duite Ă  une essence. 51 Richard Price et Sally Price, Shadowboxing in the Mangrove », in Cultural Anthropology, vol. 12, ... 52 Ibid., p. 11 notre traduction. 19Dans le contexte contemporain de la mondialisation, la fusion des diffĂ©rences apparaĂźt comme une idĂ©ologie salvatrice, un nouvel humanisme. Mais, en rĂ©alitĂ©, ce plaidoyer pour le mĂ©tissage n’entend pas amener la rĂ©conciliation de ce monde dichotomisĂ© ; il serait plutĂŽt, du moins dans l’esprit des crĂ©olistes, un plaidoyer pour une identitĂ© crĂ©ole qui ne serait pas dĂ©finie par quelqu’un d’autre »51. Richard et Sally Price font remarquer que les rĂ©fĂ©rences des crĂ©olistes sont presque exclusivement francophones, et que leur perspective Ă©lude les autres secteurs des CaraĂŻbes, hispaniques, Hollandais ou anglophones52. Ils voient dans le discours des crĂ©olistes francophones une reproduction de notions essentialistes et sexistes. L’éloge de la crĂ©olitĂ© » n’est pas celui du mĂ©tissage culturel, mais celui d’une culture crĂ©ole francophone qui, bien que nĂ©e de multiples mĂ©tissages, valorise ses caractĂšres essentiels au moyen d’une patrimonialisation du passĂ©, passĂ© réécrit parfois au moyen du dĂ©ni sĂ©lectif de certaines composantes dans le processus de la crĂ©olisation la part des Noirs marron par exemple. Dans cette optique, la crĂ©olitĂ© ne relĂšve pas de la valorisation d’un processus de mĂ©tissage, mais bel et bien d’un nouvel essentialisme. 53 Ce vocabulaire a aussi Ă©tĂ© relevĂ© par Richard et Sally Price, op. cit., p. 23, ainsi que l’importa ... 20Dans le monde francophone, la tentation de la rĂ©fĂ©rence aux travaux des crĂ©olistes tient certainement Ă  la terminologie qu’ils ont dĂ©veloppĂ©e, d’une qualitĂ© indĂ©niable ; mais cette terminologie Ă©veille des soupçons. Le mĂ©tissage est envisagĂ© en fonction de termes naturalistes » empruntĂ©s Ă  la biologie rhizomes, hybridation, voire mangrove ». La rĂ©fĂ©rence Ă  la mangrove symbolise le caractĂšre de recyclage », de rĂ©gĂ©nĂ©ration et de fertilitĂ© attribuĂ© au processus de crĂ©olisation53. Pour Ă©voquer le mĂ©tissage, les crĂ©olistes recourent Ă  une terminologie poĂ©tique, qui n’est pas sans rappeler les Ă©lĂ©gies bucoliques du xviiie siĂšcle. Le mĂ©tissage semble relever d’une libertĂ© Ă©volutive naturelle. On en fait l’éloge, comme d’une ode Ă  la nature. Cela pourrait rapidement conduire Ă  marginaliser un monde mĂ©tis » partout visible et mĂ©connu tout en le valorisant de maniĂšre hyperbolique. Le mĂ©tissage est fĂ©condant, luxuriant, impossible Ă  fixer, toujours en mouvement, nomade, voire sauvage ». 54 Margery Fee, Who Can Write as Other », in Bill Ascroft, Gareth Griffiths, Helen Tiffin, The Post- ... 55 Gareth Griffith, The Myth of Authentiaty, in ibid., p. 241. 21Notre monde contemporain prĂŽne le mĂ©lange tout en dĂ©plorant la disparition de l’autre, tandis que l’autre lui-mĂȘme, souvent, entreprend de retrouver son histoire particuliĂšre, antĂ©rieure Ă  la colonisation, dans une nostalgie, curieusement similaire, de cette puretĂ© originelle disparue. Mais le fait de nier Ă  l’autre son authenticitĂ© peut ĂȘtre un moyen de le rĂ©duire au silence. Au sujet d’écrivains autochtones d’ascendance mĂ©tisse, Margery Fee constate que leurs travaux peuvent ĂȘtre dĂ©valorisĂ©s parce qu’ils ne sont plus de purs » reprĂ©sentants de leurs cultures respectives54. Ce concept de l’authenticitĂ© dans le systĂšme de reprĂ©sentation occidental dĂ©nie toujours aux sujets mĂ©tissĂ©s » par le processus colonial la possibilitĂ© de se lĂ©gitimer, ou de parler de maniĂšre Ă  menacer l’autoritĂ© de la culture dominante55. 56 GĂ©rard Collomb, EthnicitĂ©, nation, musĂ©e, en situation postcoloniale », in Ethnologie française, ... 57 Daniel A. SĂ©gal, Resisting Identities A Found Theme », in Cultural Anthropology, vol. 11, n° 4, ... 58 Rosalind Shaw et Charles Stewart, Introduction Problematizing Syncretism », in Rosalind Shaw et ... 22C’est sans doute pour cette raison que la plupart des groupes amĂ©rindiens au Canada et aux États-Unis, mĂȘme ceux qui sont fortement mĂ©tissĂ©s, ne se rĂ©clament pas du mĂ©tissage. Au contraire, ils tendent Ă  essentialiser fortement leurs identitĂ©s en affirmant une appartenance Ă  une langue, une culture singuliĂšre, Ă  un passĂ© immĂ©morial et Ă  un territoire unique. De mĂȘme, bon nombre de jeunes États africains, souvent composĂ©s d’une multitude de groupes ethniques Ă  la suite de dĂ©coupages arbitraires des frontiĂšres nationales, ont prĂ©fĂ©rĂ© jouer la carte de leurs similaritĂ©s et de leur hĂ©ritage commun. Le patrimoine a la charge de rassembler des populations d’origines culturelles diverses dans un État-nation qui sert de rempart contre la mondialisation56. L’essentialisation est ici stratĂ©gique, perçue Ă  la fois comme outil de rĂ©sistance Ă  la culture dominante et mondialisante, voire comme un moyen de dĂ©construction du discours post colonial57. Rosalind Shaw et Charles Stewart soutiennent que, si le syncrĂ©tisme et le mĂ©tissage ont servi Ă  dĂ©construire des reprĂ©sentations coloniales essentialisĂ©es et l’enfermement des colonisĂ©s dans des entitĂ©s tribales Ă©tanches, ils sont devenus aujourd’hui des paradigmes postmodernes totalisants et l’expression d’un impĂ©rialisme intellectuel. En effet, on tend de plus en plus Ă  dĂ©cortiquer et, par consĂ©quent, Ă  dĂ©nigrer des identitĂ©s qui sont des rĂ©alitĂ©s phĂ©nomĂ©nologiques pour ceux qui les utilisent58. C’est sans doute en rĂ©action contre cette dĂ©valorisation sournoise des identitĂ©s locales par les intellectuels que les autochtones recourent aux traditions et durcissent aujourd’hui leurs identitĂ©s. Pour conclure 23Ce rapide survol du lexique employĂ© pour Ă©tudier les contacts et les croisements entre cultures diffĂ©rentes se rĂ©sume Ă  un nombre Ă©tonnamment rĂ©duit de possibilitĂ©s. En dĂ©pit de l’inflation des mots mis en Ɠuvre depuis un demi-siĂšcle, on y constate une redondance sĂ©mantique et des glissements perpĂ©tuels de sens, voire une certaine pauvretĂ© conceptuelle dans l’usage de ces mots. Il y a une forte tendance Ă  dĂ©crire et Ă  analyser des phĂ©nomĂšnes de fusion culturelle, comme si les cultures devaient obligatoirement se rencontrer et se mĂ©langer. Il semble que chaque fois qu’un mot est inventĂ© pour circonscrire l’ensemble des interactions entre le soi et l’autre, ou bien il disparaĂźt, ou bien il dĂ©place le regard vers le soi, ou encore il change de sens et dĂ©signe le processus d’intĂ©gration de l’autre. Plus qu’une simple Ă©volution du lexique, ces glissements sĂ©mantiques expriment une tension idĂ©ologique entre, d’une part, une volontĂ© d’ouverture aux mĂ©tissages et, d’autre part, un rĂ©flexe de repli et de fermeture destinĂ© Ă  occulter la diffĂ©rence. DĂšs lors que le concept est mis en pratique, qu’il s’institutionnalise, il s’éloigne de sa position premiĂšre et porte sur la fusion des deux entitĂ©s ou encore sur l’autre en train de devenir le mĂȘme. Or, comme on a pu le voir dans la derniĂšre partie de ce texte, les rapports entre le soi et l’autre sont multiples et variĂ©s, allant du refus catĂ©gorique de contacts Ă  l’assimilation volontaire. Certains groupes dominĂ©s peuvent rĂ©sister aux contacts et pratiquer un essentialisme stratĂ©gique en recourant Ă  des traditions ancestrales et en reproduisant un Ă©tat culturel antĂ©rieur. Ils peuvent aussi opter pour un mimĂ©tisme stratĂ©gique, c’est-Ă -dire s’intĂ©grer au groupe dominant dans le but de le transformer progressivement de l’intĂ©rieur. Il y a coexistence de deux systĂšmes de rĂ©fĂ©rence avec la possibilitĂ© de transferts, mais pas nĂ©cessairement mĂ©tissage, dans le sens d’une transformation culturelle permanente. Donc, loin d’ĂȘtre une condition sine qua non de tout processus culturel et un phĂ©nomĂšne irrĂ©versible, le mĂ©tissage connaĂźt des variations et des revirements, des refus et des ruptures, des dĂ©constructions et des destructions. Pour ouvrir davantage le dĂ©bat sur les mĂ©tissages, il faudrait se pencher sur les rapports non mĂ©tissĂ©s entre le soi et l’autre, et trouver les mots pour le dire. Haut de page Notes 1 Robert Redfield, Ralph Linton et Melvin Herskovits, Memorandum for the Study of Acculturation », American Anthropologist, vol. 38, 1936, p. 149-152. MalgrĂ© l’importance de ce mĂ©moire, les premiĂšres Ă©tudes anthropologiques sur l’acculturation ont bel et bien Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es par les Ă©lĂšves de F. Boas et A. Kroeber en 1932 Robert Bec, Patterns and Processes An Introduction to Anthropological StratĂ©gies for trie Study of Sociocultural Change, New York, The Free Press, 1974, p. 94-95. 2 Robert Bec, Patterns and Processes, p. 113-114. Margaret Mead avait dĂ©jĂ  constatĂ© le rĂ©trĂ©cissement du champ sĂ©mantique du mot dans son Ă©tude New Lives for OU, New York, Mentor Books, 1956. 3 Pour des critiques plus rĂ©centes du concept, voir Pierre Clastres, Ecrits d’anthropologie politique, Paris, Le Seuil, 1980, p. 47-57 ; Pierrette DĂ©sy, Le mot le plus dĂ©testable ou les misĂšres de l’acculturation », in Lekion, vol. 2, n° 2, 1992, p. 193-230 ; et Michel Grenon, La notion d’acculturation entre l’anthropologie et l’historiographie », in Lekton, vol. 2, n° 2, 1992, p. 13-43. 4 Fernando Ortiz, Cuban Counterpoint Tobacco and Sugar, New York, Alfred A. Knopf, 1947 ; Alexander Von Gernet, The Transculturation of the Amerindian Pipe/Tobacco/Smoking Complex and its Impact on the Intellectual Boundaries between Savagery » and Civilization », 1535-1954 », UniversitĂ© McGill, 1988, p. 13. 5 Sandra Regina Goulart de Almeida, Transcultural fictions women Writers in Canada and Brazil ». Communication prĂ©sentĂ©e au colloque du Conseil international d’études canadiennes, Transferts culturels diversitĂ© et mĂ©tamorphoses, tenu Ă  l’UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al, MontrĂ©al, 22 au 24 mai 2003. 6 Yves Winkin, Émergence et dĂ©veloppement de la communication interculturelle aux États-Unis et en France », in Khadiyatoulah Fall, Daniel Simeoni et Georges Vignaux Ă©ds., Mots reprĂ©sentations. Enjeux dans les contacts interethniques et interculturels, Ottawa, Presses de l’UniversitĂ© d’Ottawa, 1994, p. 33-50. 7 Claude Clanet, L’intĂ©gration pluraliste des cultures minoritaires l’exemple des Tsiganes », in Jean Retschitzky, Margarita Bossel-Lagos, Pierre Dasen Ă©ds., La recherche interculturelle, Paris, L’Harmattan, 1989, t. I, p. 210-213 ; et Patrick Denoux, Pour une nouvelle dĂ©finition de l’interculturation », in Jeanine Blomart et Bernd Krewer Ă©ds., Perspectives de l’interculturel, Paris, L’Harmattan, 1994, p. 67-81. 8 Clifford Geertz, The Interpretation of Cultures, New York, Basic Books, 1973, p. 9. 9 Clifford Geertz, Savoir local, savoir global. Les lieux du savoir, Paris, PUF, 1986, p. 16. 10 James Clifford, Routes, Travel and Translation in the Late Twentieth Century, Cambridge, Harvard University Press, 1997, p. 11. 11 Michael Dutton, Lead Us Not into Translation Notes Toward a Theoretical Foundation for Asian Studies », in Nepantla Views Fions the South, vol. 3, n° 3, 2002, p. 495-537. 12 Sanford Budick, Crises of Alterity Cultural Untranslatability and the ExpĂ©rience of Seconday Otherness », in Sanford Budick et Wolfgang Iser Ă©ds., 77» Translatability of Cultures Figurations of the Space Between, Stanford, Stanford University Press, 1996, p. 10-11. 13 François Laplantine et Alexis Nouss, Le mĂ©tissage, Paris, Flammarion, 1997 ; et, MĂ©tissage, de Arcimboldo Ă  Zombi, Paris, Pauvert, 2001. 14 Jean-Loup Amselle, Logiques mĂ©tisses Anthropologie de l’identitĂ© en Afrique et ailleurs, Paris, Payot, 1990, p. 9-10. 15 Jean-Loup Amselle, Branchements. Anthropologie de l’universalitĂ© des cultures, Paris, Flammarion, 2001, p. 7 et 14. 16 Serge Gruzinski, La pensĂ©e mĂ©tisse, Paris, Fayard, 1999, p. 45. 17 Ibid., p. 315. 18 Je tiens Ă  remercier Jean-Philippe Uzel pour ces informations. 19 L’expression est de Pierre Ouellet, Les identitĂ©s migrantes La passion de l’autre », in Laurier Turgeon Ă©d., Regards croisĂ©s sur le mĂ©tissage, QuĂ©bec, Presses de l’UniversitĂ© Laval, 2002, p. 40. 20 Walter Moser, La culture en transit un nouveau dĂ©fi pour la connaissance ». Communication prĂ©sentĂ©e au colloque du Conseil international d’études canadiennes, Transferts cultures diversitĂ© et mĂ©tamorphoses, tenu Ă  l’UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al, MontrĂ©al, 22 au 24 mai 2003. 21 Robert Chaudenson, MulĂątres, mĂ©tis, crĂ©oles », in Jean-Luc Alber, Claudine Bavoux et Michel Watin Ă©d., MĂ©tissages, t. II Linguistique et anthropologie, Paris, L’Harmattan, 1992, p. 25-26. Voir aussi François Laplantine et Alexis Nouss, Le mĂ©tissage, Paris, Flammarion, 1997, p. 7. 22 CitĂ© dans BĂ©atrice Didier, Le mĂ©tissage de L’EncyclopĂ©die Ă  la RĂ©volution de l’anthropologie Ă  la politique », in Jean-Claude Carpanin Marimoutou et Jean-Michel Racault Ă©ds., MĂ©tissages, t. I LittĂ©rature-Histoire. Paris, L’Harmattan, 1992, p. 11. 23 Sylviane Albertan-Coppola, La notion de mĂ©tissage Ă  travers les dictionnaires du xviiie siĂšcle », in Jean-Claude Carpanin Marimoutou et Jean-Michel Racault Ă©ds., op. cit., p. 42. 24 Jean-Luc Bonniol, Introduction », in Jean-Luc Bonniol Ă©d., Les paradoxes du mĂ©tissage, Paris, Éditions du CTHS, 2001, p. 9. 25 Voir Ă  ce sujet, les travaux trĂšs complets de François Laplantine et Alexis Nouss, Le mĂ©tissage, op. cit. ; François Laplantine et Alexis Nouss, MĂ©tissage, de Arcimboldo Ă  Zombi, Paris, Pauvert, 2001. 26 Jonathan Friedman, From roots to routes Tropes for trippers », in Anthropological Theory, vol. 2, n° 1, 2002, p. 33. 27 Le MusĂ©e de la civilisation de QuĂ©bec a exploitĂ© la mĂ©taphore du tissage pour son exposition sur les mĂ©tissages en 2000-2001. Voir Ivon Bellavance, Chaque arbre illustre une pensĂ©e sur le mĂ©tissage », in Pauline Beaudin et Marie-Charlotte De Konink Ă©ds., MĂ©tissages, QuĂ©bec, MusĂ©e de la civilisation, 2001, p. 61-70. Au xviiie siĂšcle, la toile mĂ©tisse » dĂ©signe un tissu composĂ© d’un mĂ©lange de fils de coton et de lin. 28 Chaudenson, MulĂątres, mĂ©tis, crĂ©oles », p. 25-26. 29 Vertus Saint-Louis, L’usage du vocable crĂ©ole Ă  Saint-Domingue et le façonnement de l’imaginaire de l’haĂŻtien de 1804 ». Communication prĂ©sentĂ©e au colloque, Situations crĂ©oles pratiques et reprĂ©sentations, UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al, MontrĂ©al, 29 et 30 mai 2003. 30 Anne-Marie Losonczy, Le criollo et le mestizo. Du substantif Ă  l’adjectif catĂ©gories d’apparence et d’appartenance en Colombie hier et aujourd’hui ». Communication prĂ©sentĂ©e au colloque, Situations crĂ©oles pratiques et reprĂ©sentations, UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al, MontrĂ©al, 29 et 30 mai 2003. 31 Jacqueline Bardolph, Etudes poskoloniales et littĂ©rature, Paris, HonorĂ© Champion Editeur, 2002, p. 19. 32 Ania Loomba, Colonialism/ Postcolonialism, New York, Routledge, 1998, p. 22. 33 Frantz Fanon, Les damnĂ©s de la terre, Paris, Maspero, 1963, p. 31-32. Voir aussi Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, Paris, Le Seuil, 1952. 34 Ania Loomba, op. cit., p. 15. 35 Jean BernabĂ©, Patrick Chamoiseau et RaphaĂ«l Confiant, Éloge de la crĂ©olitĂ©, Paris, Gallimard, 1989. 36 Edouard Glissant, PoĂ©tique de la relation, Paris, Gallimard, 1990 ; Introduction Ă  une poĂ©tique du divers, MontrĂ©al, Presses de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al, 1995 ; TraitĂ© du Tout-Monde, PoĂ©tique IV, Paris, Gallimard, 1997. 37 Robert Baron et Anna C. Cara, Creolization and Folklore. Cultural Creativity in Proccss », in Journal of American Folklore, vol. 116, n° 459, 2003, p. 4-5. 38 Michel-Rolph Trouillot, The CrĂ©ole Millenium Caribbean Lessons for the 21st Century ». Communication inaugurale au colloque Mestizaje/ CrĂ©olitĂ© Topologies of Race in the Circum-Caribbean, Franke Institute for the HumanitĂ©s, UniversitĂ© de Chicago, Chicago, 2-3 octobre 1999. 39 Edward W. SaĂŻd, Orientalism, New York, Random House, 1978. 40 Dipesh Chakrabarty, Subaltern Studies and Postcolonial Historiography », in Nepantla Views from the South, vol. 1, n° 1, 2000, p. 9-32 ; et Jacques Pouchepadass, Les Subaltern Studies ou la critique postcoloniale de la modernitĂ© », in L’Homme, vol. 156, 2000, p. 161-185. 41 Salman Rushdie, Patries imaginaires, Paris, Christian Bourgois, 1993 Imaginauy Homelands, Londres, Cranta, 1981 ; et Les enfants de minuit, Paris, Plon, 1997 Midnight’s Children, Londres, Jonathan Cape, 1981. Pour une bonne synthĂšse de l’Ɠuvre de Rushdie, voir Sherry Simon, La scĂšne de l’écriture. L’Ɠuvre de Salman Rushdie, in Pierre Ouellet, Simon Hard, Jocelyne Lupien et Alexis Nouss Ă©ds., IdentitĂ©s narratives MĂ©moire et perception, QuĂ©bec, Presses de l’UnversitĂ© Laval, 2002. 42 Homi Bhabba, Signs Taken for Wonders Questions of Ambivalence and Authority Under a Tree Outside Delhi, May 1817 », in Critical Inquiry, vol. 12, n° 1, 1985, p. 144-165. 43 Homi Bhabha, The Location of Culture, Londres, Routledge, 1994, p. 44. 44 Benjamin R. Barber, Jihad vs McWorld, New York, Ballantine Books, 1995, p. 25-32. 45 Jean-Loup Amselle, La mondialisation. Grand partage ou mauvais cadrage », in L’Homme, vol. 156, 2000, p. 207. 46 Voir, entre autres, Ulf Hannerz, The Gobai Ecumene », in Ulf Hannerz, Cultural Complexity Studies in the Social Organization of Meaning, New York, Columbia University Press, 1992, p. 217-311 ; Arjun Appadurai, Modernity at Large. Cultural Dimensions of Globalization, Minneapolis, University of Minnesota Press, 1996, p. 27-47. 47 Gayatri C. Spivak, Three Women’s Texts and a Critique of Imperialism », in Henry Louis Gates, Race, Writing and Difference, Chicago, University of Chicago Press, 1986, p. 270. Voir T. K. Biaya, Femmes, spiritualitĂ© et pouvoir dans les rĂ©cits de la Nouvelle-France et du Kongo xviie-xviiie siĂšcles », in Laurier Turgeon, Denys DelĂąge et RĂ©al Ouellet Ă©ds., Transferts culturels et mĂ©tissages AmĂ©rique-Europe xvie-xxe siĂšcle, QuĂ©bec, Presses de l’UniversitĂ© Laval, 1996, p. 527-549. 48 Catherine E. Walsh, The Rearticulation of Political Subjectivities and Colonial Difference in Ecuador », in Nepantla Views from the South, vol. 3, n° 1, 2002, p. 61-68. 49 Slovoj Zizek, Multiculturalism, or the Cultural Logic of Multinational Capitalism », in New Left Rwiew, vol. 225, 1997, p. 44. 50 Jonathan Fncdman, From roots to routes Tropes for trippers », in Anthropobgical Theory, vol. 2, n° 1, 2002, p. 25-26 ; et Robert J. C. Young, Colonial Desire Hybridity in Theory, Culture and Race, Londres, Routledge, 1995, p. 10. 51 Richard Price et Sally Price, Shadowboxing in the Mangrove », in Cultural Anthropology, vol. 12, n° 1, 1997, p. 7. 52 Ibid., p. 11 notre traduction. 53 Ce vocabulaire a aussi Ă©tĂ© relevĂ© par Richard et Sally Price, op. cit., p. 23, ainsi que l’importance du mot rhizome », exprimant l’idĂ©e contraire Ă  celle d’un enracinement unique, celle de racines flottantes », s’étendant dans toutes les directions. On pourrait ajouter que ces racines multiples font rĂ©fĂ©rence Ă  un passĂ© composite, mais que cette idĂ©e fait rĂ©fĂ©rence au passĂ©, non Ă  l’avenir de la crĂ©olitĂ©. 54 Margery Fee, Who Can Write as Other », in Bill Ascroft, Gareth Griffiths, Helen Tiffin, The Post-Colonial Studies Reader, Londres, Routledge, 1995, p. 242-243. 55 Gareth Griffith, The Myth of Authentiaty, in ibid., p. 241. 56 GĂ©rard Collomb, EthnicitĂ©, nation, musĂ©e, en situation postcoloniale », in Ethnologie française, vol. 29, n° 3, 1999, p. 333. 57 Daniel A. SĂ©gal, Resisting Identities A Found Theme », in Cultural Anthropology, vol. 11, n° 4, 1996, p. 431-434. 58 Rosalind Shaw et Charles Stewart, Introduction Problematizing Syncretism », in Rosalind Shaw et Charles Stewart Ă©ds., Syncretism I Anti-Syncretism The Politics of Religions Synthesis, Londres, Routledge, 1994, p. de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Laurier Turgeon, Les mots pour dire les mĂ©tissages jeux et enjeux d’un lexique », Revue germanique internationale, 21 2004, 53-69. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Laurier Turgeon, Les mots pour dire les mĂ©tissages jeux et enjeux d’un lexique », Revue germanique internationale [En ligne], 21 2004, mis en ligne le 19 septembre 2011, consultĂ© le 17 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page Lemot Gouverner, on le sait, est un de ces mots que l'antiquitĂ© latine a lĂ©guĂ©s, Ă  travers le moyen age, aux temps modernes et aux institutions françaises. Reste Ă  prĂ©ciser avec quelles nuances, dans les diverses acceptions de ce terme, s'est opĂ©rĂ©e cette transmission. Qu'est-ce que le moyen-Ăąge entendait exactement par le mot français arabe allemand anglais espagnol français hĂ©breu italien japonais nĂ©erlandais polonais portugais roumain russe suĂ©dois turc ukrainien chinois anglais Synonymes arabe allemand anglais espagnol français hĂ©breu italien japonais nĂ©erlandais polonais portugais roumain russe suĂ©dois turc ukrainien chinois ukrainien Ces exemples peuvent contenir des mots vulgaires liĂ©s Ă  votre recherche Ces exemples peuvent contenir des mots familiers liĂ©s Ă  votre recherche password inputs password entries password entry Nombre maximal de tentatives aprĂšs 3 mauvaises entrĂ©es de mot de passe, l'application est fermĂ©e. Maximum number of retries after 3 wrong Password inputs, the application is closed. J'ai besoin d'un enregistreur de frappe capable de suivre les entrĂ©es de mot de passe Internet sur Mon Mac. 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Les Mots sont le rĂ©cit de l’enfance de Jean-Paul Sartre, qui est Ă  la fois auteur, narrateur et personnage principal il s’agit d’une autobiographie. A partir de 1953 Sartre annonce qu’il souhaite Ă©crire une autobiographie, et Les Mots paraĂźtront en 1964. C’est la seule Ɠuvre vĂ©ritablement autobiographique de Sartre. La tranche de vie relatĂ©e dans cette autobiographie est courte il s’agit d’un rĂ©cit d’enfance. 1. DĂ©finition du genre autobiographique Qu’est-ce qu’une autobiographie ? En voici une dĂ©finition, celle de Philippe Lejeune, le maĂźtre du genre rĂ©cit rĂ©trospectif en prose qu’une personne rĂ©elle fait de sa propre existence, lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalitĂ© » Le Pacte autobiographique, 1975. Le mot autobiographie » est apparu dans le vocabulaire des critiques littĂ©raires en France dans la premiĂšre moitiĂ© du XIXe siĂšcle, formĂ© de auto soi-mĂȘme, bio la vie, et graphie l’écriture, ce qui signifie Ă©criture de sa propre vie ». Une autobiographie, c’est Ă©crire sur soi. 2. Les marques d’un rĂ©cit autobiographique L’ordre du rĂ©cit est Ă  premiĂšre vue chronologique de la naissance en 1905, en passant par les premiers souvenirs personnels Ă©voquĂ©s 1909 jusqu’à 1916, l’annĂ©e de ses 11 ans. On trouve comme indice de temps les annĂ©es, l’ñge de Poulou, qui permettent au lecteur de restituer la chronologie du rĂ©cit. Dans la deuxiĂšme partie, le repĂ©rage est plus difficile car les marqueurs de temps sont bien moins prĂ©sents. Si l’ordre chronologique n’est pas toujours respectĂ©, les Ă©vĂ©nements du rĂ©cit se succĂšdent bien au final de 1905 Ă  1916. Une distance est prĂ©sente entre l’enfant du rĂ©cit et le narrateur adulte la distance temporelle, puisque entre la pĂ©riode Ă©voquĂ©e et la pĂ©riode d’écriture se sont Ă©coulĂ©s cinquante annĂ©es, mais surtout une distance due Ă  l’expĂ©rience accumulĂ©e au fil des ans les pensĂ©es de Sartre enfant ne sont plus les pensĂ©es de Sartre adulte. Ce dĂ©calage entre le passĂ© et le prĂ©sent, l’enfant et l’adulte, est visible dans le rĂ©cit Ă  travers l’ironie et la colĂšre que manifeste Sartre sur Poulou. Le narrateur adulte juge et surveille l’enfant. Il y a deux je » dans Les Mots le je » de l’enfant et le je » de l’adulte. Comme dans toute autobiographie, l’écrivain se heurte Ă  une difficultĂ© majeure, et tout particuliĂšrement dans les rĂ©cits d’enfance quelle est la part de rĂȘve et quelle est celle de vĂ©ritĂ© au moment de l’écriture ? Sartre, adulte, doit reconstruire son enfance et rassembler ses souvenirs. La reconstruction passe par l'Ă©criture romancĂ©e des souvenirs le personnage du grand-pĂšre est poussĂ© Ă  la caricature, celui de la mĂšre est idĂ©alisĂ©. Mais toute autobiographie induit une notion de sincĂ©ritĂ© dans l’écriture ; les Ă©vĂ©nements racontĂ©s, les dates, les lieux, le contexte historique et social sont les marques de la crĂ©dibilitĂ© du rĂ©cit. La famille occupe une grande place dans l’Ɠuvre, puisqu’elle a occupĂ© une grande place dans l’enfance de Sartre, notamment la famille maternelle. Les deux personnages principaux de cette autobiographie sont Poulou bien sĂ»r, mais aussi le grand-pĂšre maternel, Charles Schweitzer. Le dessein de ce rĂ©cit est une quĂȘte identitaire Sartre relate son enfance pour mieux l’analyser, porter sa rĂ©flexion au bout et expliquer le prĂ©sent par rapport au passĂ©, expliquer quel adulte est devenu Poulou. Sartre Ă©voque les Ă©vĂ©nements de son enfance qui l’ont construit et ont fait ce qu’il est devenu aujourd’hui. Dans les derniĂšres pages du livre, Sartre adulte reprend totalement la parole. A l’heure oĂč j’écris ces lignes, je sais que j’ai fait mon temps Ă  quelques annĂ©es prĂšs » p. 159. Le travail d’introspection par l’écriture a rĂ©ussi ; Sartre est guĂ©ri de sa nĂ©vrose. Vous avez dĂ©jĂ  mis une note Ă  ce cours. DĂ©couvrez les autres cours offerts par Maxicours ! DĂ©couvrez Maxicours Comment as-tu trouvĂ© ce cours ? Évalue ce cours !
Ilsnourrissent notre quotidien, enrichissent notre pensĂ©e et nos conversations.. Les mots sont la plus belle conquĂȘte de l’homme. Ils Explication d'une maniĂšre synthĂ©tique sur le fonctionnement des mots clĂ©s ref et out, exclusifs au langage C. Avant d'aller plus loin dans cet article, il est nĂ©cessaire de bien comprendre la diffĂ©rence entre les types valeur et les types rĂ©fĂ©rence. Cette diffĂ©rence fera l'objet d'un article mais vous pouvez consulter cette diffĂ©rence ici MSDN - Types valeur et rĂ©fĂ©rence ref Pour bien comprendre ref, nous allons directement prendre un morceau de code qui utilise ce mot clĂ© using System; public class Program { public static void Main { int a = 10; Add10ref a; // En sortie 20 } public static void Add10ref int a { a += 10; } } Comme vous pouvez le constater, le mot clĂ© doit-ĂȘtre utilisĂ© comme argument aussi bien lors de la dĂ©claration d'une mĂ©thode que lors de son appel. ref va donc nous permettre de passer la rĂ©fĂ©rence de la variable dans le but de modifier directement sa valeur sans passĂ© par la crĂ©ation d'une copie. En effet, lors du passage d'un argument de type valeur, c'est bien une copie que l'on manipule et non directement sa valeur, contrairement aux types rĂ©fĂ©rences. Ainsi notre bout de code va retourner 20. L'absence du mot-clĂ© nous aurait retournĂ© 10. out Le mot-clĂ© out permet pour une mĂ©thode, de pouvoir retourner plusieurs rĂ©sultats en plus de sa valeur de retour. En effet, grĂące Ă  l'utilisation de ce mot-clĂ©, vous allez pouvoir dĂ©clarer des variables sans les initialiser et les affecter lors de leur passage dans le corps d'une mĂ©thode Ă  travers ses paramĂštres. Attention la mĂ©thode contenant un paramĂštre out doit nĂ©cessairement affecter la variable associĂ©e. using System; public class Program { public static void Main { int a; Set10out a; // En sortie 10 } public static void Set10out int a { a = 10; } } Ainsi, dans cet exemple trĂšs simple, nous observons un type valeur a qui n'a pas besoin d'ĂȘtre initialisĂ© grĂące Ă  l'utilisation du mot clĂ© out. Un exemple concret d'utilisation de ce mot clĂ© est la mĂ©thode TryParse de la class Int32. Cette mĂ©thode permet de retourner deux choses De vĂ©rifier s'il est possible d'effectuer une conversion d'une string vers un int le paramĂštre de retour de la fonction retourne cette possibilitĂ© ou non par un type boolĂ©en De pouvoir, dans le cas possible d'une conversion, d'affecter cette string dans un int passĂ© en paramĂštre avec le mot-clĂ© out. using System; using System; public class StringParsing { public static void Main { int number; bool result = out number; {0} , conversion en int possible ? {1}", number, result; int notANumber; result = out notANumber; {0}, bonsoir, conversion en int possible ? {1}.", notANumber, result; //En sortie //number 1234 , conversion en int possible ? True //notANumber 0, bonsoir, conversion en int possible ? False. } } A noter que pour le deuxiĂšme test, notANumber prend la valeur par dĂ©faut d'un int si la conversion est impossible c'est Ă  dire zero. NouveautĂ© avec C 7 concernant out Depuis la version 7 de C, il est possible de dĂ©clarer directement "inline" la variable out dans les arguments d'une mĂ©thode ! Avant nous devions dĂ©clarer une variable seule comme sur le code ci-dessous var result; out result Et dĂ©sormais, nous pourrons Ă©crire ceci out var result . 134 318 360 305 301 175 165 246

a travers les mots et entre les mots